Twitter : #Batiment5
Titre VO :
Réalisateur : Ladj Ly
Acteurs : Anta Diaw, Alexis Manenti, Aristote Luyindula
Durée : 1H40
Date de sortie : 6 décembre
Ladj Ly est de retour et cela ne choque personne. C’est que contrairement à des Polanski ou autres réalisateurs, lui semble immunisé au boycott malgré son implication En 2009 dans une affaire d’enlèvement et de séquestration, ce qui lui vaut en mars 2011 une condamnation à trois ans de prison dont un avec sursis. N’oublions pas aussi qu’il a été condamné en 2011 et 2012 pour outrage à agent public et des violences contre l’homme politique Xavier Lemoine.
Oui certains semblent immunisés contre les juges de twitter et la presse qui préfèrent lui trouver des excuses dont celles servies sur un plateau doré par le dit concerné.
Le cinéma de Ladj Ly est en effet sa plus belle défense ou sa plus belle excuse tant ce qu’il nous montre est forcément à même de dire « Anhnnn pauvre chou, la vie est difficile dans les cités, c’est pas sa faute si c’est taggé partout, si la drogue circule librement. C’est clairement la proximité et les petits appartements qui génère la colère et la violence » !
Ainsi après Les misérables et ses vilains policiers, Ladj Ly nous offre avec Bâtiment 5, les vilains politiciens.
Et c’est sans doute là sa plus grande force, à savoir, celle de nous montrer une part de vérité, car oui il y a de gros cons dans la police et des encore plus gros cons dans la politique que Ladj Ly mets en avant avec une telle énergie que cela laisse peu de libre arbitre et d’éléments neutres pour avancer « ensemble ». Forcément quand on voit au cinéma des gens se faire taper non stop ou se faire expulser le soir de noël, on ne peut que retenir ceci et évidemment voir notre empathie clairement dirigée.
Et le plus désolant dans le cinéma de Ladj Ly est que ce dernier est incroyablement doué derrière la caméra. Oui le film est superbement bien filmé, joliment interprété et on peut clairement parler de grand cinéma. Ils sont peu en france à atteindre ce niveau et il est important de souligner ceci.
Du côté du casting il sait s’entourer et va chercher les bonnes têtes. Le politicien interprété par Alexis Manenti est le méchant parfait alors même que Aristote Luyindula est le portrait craché du gentil, victime de la cité au point qu’on en viendrait à excuser ses actes. Le casting est bien choisi et ce dernier le rend bien à son réalisateur.
Musicalement, on n’échappe pas aux clichés de « la musique de banlieue » qui n’écoute forcément que du rap. A quand un réalisateur qui osera nous mettre du Taylor Swift ou du Céline Dion en cité ?
Bâtiment 5 est donc un bon film de cinéma, mais au scénario si habile et à charge qu’il en devient une excuse plus qu’une solution.
Peut-être serai-je plus cément avec Ladj Ly quand il fera du cinéma et non de la politique !
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