Critique de Hunger Games: L’embrasement

Hunger Games: L'embrasement

7.3

Scénario

6.4/10

Casting

8.8/10

Réalisation

7.0/10

Bande originale

7.0/10

Les pour

  • Mieux que le premier film
  • Casting réussi

Les contre

  • Bien trop sage
Avis:

Twitter : #HungerGamesLEmbrasement

Titre VO : The Hunger Games: Catching Fire

Réalisateur : Francis Lawrence

Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks

Durée : 2h26

Date de sortie en France : 27 novembre 2013

Pas évident de se motiver pour aller voir la suite d’un film qui nous avait à peine marqué… mais quand un phénomène pop-culture prend autant de place, difficile de faire l’impasse sans passer pour celui qui vit trois wagons derrière l’actu.

Me voilà donc en route pour Hunger Games : L’Embrasement, sans le moindre souvenir du premier volet — à part, soyons honnêtes, quelques bâillements bien placés. Je n’ai pas revu le film, je n’ai pas regardé la bande-annonce du second, et mon niveau d’attente frôle le zéro absolu.

En gros, j’entre dans la salle en mode : « Allez, surprends-moi… si tu peux. »

Et contre toute attente, c’est là que les choses commencent à devenir vraiment intéressantes.

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Bonne nouvelle : aucune somnolence cette fois. Oui, je suis resté éveillé, et oui, ce deuxième volet est clairement supérieur au premier. Pas parfait, loin de là, mais nettement plus solide.

Parmi ses vraies réussites, impossible de passer à côté de Jennifer Lawrence, plus intense et juste que jamais, ou encore de la bande-son, qui donne enfin du relief à l’univers. Mais le film traîne aussi quelques boulets : une durée trop généreuse, un final expédié et surtout prévisible dès le premier quart d’heure.

Le plus ironique, c’est que le film prend soin d’éviter tout rappel du premier opus… tout en s’étirant dangereusement dans sa première partie. On traîne, on patine, on répète. Certaines scènes auraient pu disparaître sans que personne ne pleure leur absence, tandis que d’autres auraient mérité un peu plus de souffle.

Et puis il y a ce défaut déjà présent dans le premier film : son côté trop sage. On parle quand même d’un jeu où l’objectif est littéralement de s’entretuer, mais l’ensemble reste étrangement familial. Pas de violence marquante, pas de vrai choc, et quand le sang apparaît enfin… ce n’est même pas lié à un meurtre. On est loin de la brutalité promise.

Heureusement, tout change avec le début du 75e Hunger Games. Le rythme s’accélère, les scènes s’enchaînent, l’intérêt remonte en flèche. On s’amuse, on frissonne un peu, on y croit enfin. Jusqu’à ce que le générique nous tombe dessus comme une porte qui claque au mauvais moment : brutal, frustrant, presque malhonnête. On grimpe, on grimpe… et au moment de profiter de la chute, rideau.

Mais paradoxalement, cette frustration fonctionne : elle donne envie. Elle promet un troisième film où la vraie survie – la vraie – pourrait enfin commencer.

En définitive, sans être un grand film, Hunger Games 2 s’impose comme une transition réussie, un pont solide entre un premier opus timide et une suite qui, sur le papier, pourrait enfin libérer tout le potentiel de la saga. Une montée en tension, un goût d’inachevé… mais aussi l’envie, enfin, de voir la suite.

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Un film clairement destiné à ceux qui ont vu — et surtout apprécié — le premier opus. Les néophytes, eux, risquent d’être largués dès les premières minutes : impossible de saisir les enjeux émotionnels de Katniss sans connaître son parcours, et encore moins de comprendre un récit qui n’a ni vrai début… ni vraie fin. Avec un tel choix, le studio envoie un message limpide : ce deuxième volet parle avant tout aux fans, à ceux qui vont suivre la saga coûte que coûte, bien plus qu’à un nouveau public à conquérir.

Au final, ce chapitre se révèle bien plus intéressant pour sa dimension politique et son sous-texte sur la manipulation que pour son côté « Koh Lanta revisité ». Ceux qui espéraient un survival brut risquent d’être déçus, mais ceux qui aiment quand une franchise prend un virage plus engagé pourraient, eux, y trouver leur compte.

Critique de Jonathan

Je n’ai finalement pas tant de choses à reprocher à Hunger Games : L’Embrasement, si ce n’est qu’il m’a franchement bluffé. Cette suite gagne en tension, en noirceur, en nerve, tout en restant d’une fidélité presque exemplaire au roman. On sent que la mise en scène pousse plus loin, plus fort, et qu’on a enfin devant nous un vrai film de révolte, pas seulement une introduction.

Mais ce qui fait battre le cœur du film, ce qui lui donne cette ampleur que le premier n’avait qu’effleurée, c’est évidemment son casting. Déjà solide dans le premier opus, il atteint ici une autre dimension.

Jennifer Lawrence, d’abord : toujours aussi juste, toujours aussi nuancée, avec cette intensité rare qui transforme chaque regard en enjeu dramatique. Il y a des comédiennes talentueuses… et il y a Jennifer Lawrence, clairement au-dessus du lot dans sa génération.

Face à elle, Donald Sutherland continue de distiller un froid glacial dans le rôle du Président Snow, inquiétant à souhait.

Et puis il y a l’arrivée de Philip Seymour Hoffman, parfait de subtilité en Plutarch Heavensbee, apportant ce qu’il faut d’étrangeté et d’ambiguïté pour rendre chaque scène plus dense.

Bref : L’Embrasement, c’est un film qui frappe juste. Époustouflant dans ses images, émouvant dans ses intentions, haletant dans son rythme. Une adaptation qui parvient à rester fidèle au roman tout en gagnant en puissance cinématographique. Aux côtés du Hobbit, c’est probablement l’une des rares sagas récentes à réussir ce qu’elle entreprend.

Seul bémol — mais quel bémol : la fin. Brutale, coupée net, presque cruelle pour ceux qui n’ont pas lu les livres… et qui devront patienter un an entier avant de découvrir ce que cette dernière image, terriblement chargée, annonce réellement.

Une frustration… qui donne aussi irrésistiblement envie de revenir.

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