C comme culte 23: La saga Scream

En me plongeant à nouveau dans la saga Scream, un constat s’impose immédiatement. Le cinéma d’horreur semble bien terne en 2014 et l’insuccès du 4ème opus sorti 11 ans après le 3 peut entre autre s’expliquer par cette nouvelle génération de spectateurs pour qui le terme Horreur s’apparente plus à ce que l’on appelait nous dans les 90’s « thriller » ou « action movie »

Ce qui est le plus fou est de constater comment on est passé si rapidement entre le film d’horreur au « tortur porn » pour enfin arriver aux navets que nous proposent les studios ces dernières années.

En fait le dernier thriller horrifique qui me vient à l’esprit est Saw qui remonte au début des années 2000 avant de lui aussi plonger dans le « tortur porn » (de la barbarie sans queue ni tête) pour finalement disparaître ensuite.

Mais bon avant de parler de Scream 4, parlons du film qui a simplement relancé le genre en jouant de celui ci:

Scream logo

Lorsque le film est sorti en 1996, on peut dire que le cinéma d’horreur n’avait la côte, bien au contraire. Il y avait longtemps que la Paramount avait raccroché avec Jason alors que New Line ne parvenait à rien faire de bon avec ce personnage mythique et la saga Freddy avait du mal à revenir malgré un 7eme opus annonçant doucement ce qu’allait donner Scream. Réalisé par Wes Craven également, Freddy sort de la nuit se moquait déjà un peu du système hollywoodien, des clichés du genre mais après plusieurs films frôlant la parodie, Freddy ne faisait plus peur expliquant le semi échec de ce film. Alors comment effrayer les jeunes avec un thème assez proche ?

La réponse était « on va créer un nouveau méchant masqué qui va utiliser nos connaissances contre nous mêmes. »

Et bingo, l’effet de Scream est une bombe. Plus les semaines passent et plus le film gagne en puissance et en spectateurs. Le bouche à oreille est énorme et le public joue vraiment le jeu.

Pas question ici de spoiler à tout va puisque l’Internet n’est pas encore au sommet et les portables monnaies courantes. Seul moyen de parler du film, y emmener ses amis et surtout espérer qu’ils aient peur et qu’ils soient surpris par le dénouement.

Car oui, même si Scream est un film d’horreur avec pas mal de sang et des meurtres assez violents, il n’en reste pas moins un excellent suspens. Bien entendu certains vous diront qu’ils se doutaient que c’était lui le tueur mais en aucun cas on ne pouvait entendre quelqu’un ne pas être surpris par le double twist final.

La mode Scream est si forte qu’il aura sa propre parodie intitulée « scary movie » qui pour l’anecdote était le premier titre retenu pour Scream.

Le personnage de Ghost face va être aussi populaire que les Jason, Freddy ou Leatherface du passé et tout le monde va jouer au jeu du « quel est ton film d’horreur préféré » en appelant ses amis au téléphone fixe… Qui n’affiche pas encore le nom de l’appellant.

Puis surtout le film va parler au public en se basant sur des choses qu’il connaît ou crois connaître. Ainsi on a droit aux règles de survies dans un film d’horreur (être vierge), les choses à ne pas faire si l’on veut survivre (ne jamais dire « je reviens » car, on ne reviens jamais » et démonter ainsi tout un système du cinéma pourtant si bien rodé.

C’était également une première que celle de jouer ainsi de et avec les spectateurs car l’expérience Scream dépassait clairement le simple fait de regarder le film dans la mesure où nombreuses personnes  dans la salle s’amusaient pendant qu’il regardait l’écran à repenser à tous les autres films d’horreurs qu’ils avaient vu pour y dénicher les fameuses règles dévoilée par nos protagonistes à l’écran. Oui Jamie Lee Curtis est vierge dans Halloween, oui on a entendu 1000 fois la phrase « Je reviens » dans les Vendredi 13 etc…

Sans parler de la scène d’introduction où comme le personnage de Drew Barrymore on essaye de répondre au quiz et soit être fière de nos connaissances et d’éviter le piège tendu par le tueur ou paniquer à l’idée que si l’on avait été à s place… On se serait aussi fait avoir sur la question liée à vendredi 13.

Le film a aussi quelque chose de très bien, à savoir un début et une fin. On peut regarder le premier film sans pour autant se sentir obliger de regarder ses suites. En effet il n’y a rien de plus pénible aujourd’hui et même si cela crée un effet que de toujours avoir un dernier plan annonçant obligatoirement une suite en cas de succès. Ici le premier Scream se cloture et n’annonce aucunement de suite.

Scream 2 logo

Car avec Scream 2, forcément on se dit que le suspens du 1 tombe un peu à l’eau et qu’une suite n’était pas obligatoire sauf que…. Cette suite est une réussite. Regroupant toute une génération de jeunes acteurs stars comme Sarah Michelle Gellar ou Joshua Jackson,  Scream 2 va ainsi développer l’univers créé dans le premier film tout en s’attardant réellement sur les conséquences psychologiques liées au premier film. Pas question de se débarrasser de notre héroïne Sidney dans les 5 première minutes du film mais bien de suivre son évolution.

C’est aussi en ça que cette suite est une réussite, simplement parce que plutôt se de se contenter de répéter le premier film, il s’attarde sur ce qui n’est pratiquement jamais développé dans les suites de film d’horreur, à savoir les séquelles sur les victimes, la façon sont le monde a changé après ce drame et ainsi de suite. Concernant l’évolution des personnages et les séquelles de ceux ci, ils ne sont aucuns oubliés ou mis de côtés et des personnages comme Dewey se retrouvent même plutôt bien développés là où dans d’autres films, ils se seraient retrouvés bâclés ou tués en 2 minutes pour faire de la place à des rôles plus importants. À ce sujet, il est aussi agréable autant que rare que de pouvoir suivre non pas un seul survivant mais tout un groupe complet. De plus il nous introduit également un personnage à peine évoqué dans le premier (Coton) pour en faire un protagoniste à part entière dans celui ci. Bref une suite qui approfondi les personnages, apporte de nouvelles règles, des meurtres plus nombreux, une dérision sur la réaction d’un monde ayant vécu un drame… Il n’y a définitivement pas beaucoup de film à réussir ça.

Malheureusement la fin du film est un peu décevante et la révélation des tueurs un peu fade après celle du premier film. Malgré tout on restera surpris (en partie) et on se demande bien ce qu’ils vont pouvoir faire sur le 3ème film.

Scream 3 logo

Et bien le 3ème que beaucoup voient comme le moins bon est en fait selon moi aussi réussi et réjouissant que les deux premiers puisqu’en plus de suivre nos personnages favoris, on assiste cette fois à en poussée encore plus profonde de la satire du cinéma et ses coulisses.

Le seul souci majeur de ce film est de vouloir en faire trop avec trop de cameos et une intrigue trop tordue sur la mère de Sydney.

La révélation du tueur fait elle aussi un peu too much et tirée par les cheveux mais permet quand même de clôturer habillement cette trilogie.

Ici aussi on suit nos héros que l’on a aimé depuis le premier film avec un meurtre pré-générique que l’on n’ attendait pas puisque ici pas question de tuer des ados totalement idiots mais bien un couple d’adultes dont une des vedettes du second film. On a en effet appris à aimer le personnage de Coton dans le second film… Si bien que le voir mourir si rapidement ici nous procure un choque.

Scream 4 logo

10 ans plus tard… Scream 4 débarque et contrairement à ce que les gens pensent, on tient là une très bonne suite. À la fois hommage de la trilogie avec certaines similitudes et clin d’œil, Scream 4 parvient également à jouer du monde moderne pour créer de nouvelles règles et utiliser de nouvelles ressources telle que les webcam, les téléphones portables etc.

La révélation finale est assez surprenante et surtout la motivation on ne peut plus effrayante. Cette soif de reconnaissance et de célébrité est affolante et ce passage où le tueur admet que se débarrasser de sa propre mère n’est pas une chose bien importante et au contraire nécessaire pour être seul à briller est vraiment fort.

Avec l’avènement d l’internet, nous somme nombreux à rechercher la reconnaissance, l’amour des autres, un peu de star-system et dans Scream 4, Wes Craven nous dévoile la manière la plus horrible d’y parvenir.

Malheureusement cette suite arrive un peu tard et le public a trop changé en 10 ans. Et puis surtout le cinéma a lui aussi changé si bien que ce qui était très fort avant ne l’est plus maintenant. Les jeunes ayant été abreuvés au found footage, aux films de surnaturels plus que le slasher ne se retrouvent pas devant Scream 4 si bien que ce dernier aura été une déception au niveau du box office là où les fans de la trilogie originale s’accordent pour dire que la suite est réussie.

Aujourd’hui une série télé est annoncée avec forcément un film à la clef en cas de gros carton mais il faut se dire que si cela venait à se faire… Ce serait sans doute sur une nouvelle base et en tant que fan de la quadrilogy, ne pas retrouver mes personnages favoris me gênerait assez.

Mais bon, on a bien attendu 10 ans entre le 3ème et le 4ème film… On peut quand même espérer…

Me refaire ce marathon Scream m’aura en tout cas procuré le même plaisir que les autres fois (j’ai du les regarder un grand nombre de fois en 15 ans), ce qui montre bien que cette saga ne vieillit pas et reste toujours aussi efficace.

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