Critique de Orpheline

Orpheline

4.2

Scénario

4.0/10

Réalisation

2.0/10

Casting

6.5/10

Les pour

  • Un casting convenable

Les contre

  • Scénario sans le moindre intérêt et brouillon
  • Réalisation d'un banal sans nom

Twitter : #Orpheline @le_pacte

Réalisateur : Arnaud des Pallières

Acteurs: Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Solène Rigot, Gemma Arterton, Vega Cuzytek, Jalil Lespert, Nicolas Duvauchelle, Sergi Lopez

Date de sortie : 29 mars 2017

Durée : 1h51

Parler d’orpheline, c’est parler d’un loupé, alors que de bonnes intentions étaient là.

Lorsque nous avons vu le film, nous avons également eu un débat en fin de projection et heureusement que celui-ci a eu lieu puisque cela nous aura permis d’entendre les intentions du réalisateur derrière son film et en même temps de constater que ce qu’il a si bien expliqué avec ses mots n’est absolument pas ressorti à l’écran avec sa caméra.

Oui, le film parle d’une femme en particulier que Arnaud des Pallières connaît, mais jamais il n’est mentionné au générique que c’est inspiré d’une histoire vraie et si généralement cela n’est pas une obligation, cela aurait permis ici de mieux comprendre le sens du film là où l’on se dit qu’il parle « des femmes en général »

Ce qui fait encore plus ressentir ce sentiment de généralité est que l’on suit 2 heures et que si l’on n’a pas lu l’histoire ou si Arnaud des Pallières n’explique pas ses intentions en fin de film… On ne comprend pratiquement pas qu’en réalité c’est la même femme à le spectateur et comme l’a si bien fait remarquer une spectatrice lors du débat, on en retient simplement que « les femmes » du film qu’elle ait 13 ou 35 ans ne passent leur temps qu’à coucher ou faire des choses violentes.

Alors, oui Arnaud des Pallières expliquera (de manière très juste au point de se rendre très sympathique) que dès son plus jeune âge la jeune femme est en quête d’amour et notamment celui du père… Si ce n’est que l’on nous montre un moment que le père aimait sa fille (bien plus que la mère), mais qu’un drame a tout changé. Et encore, on doit supposer que c’est ce drame qui va pousser le père à délaisser sa fille et être violent vis-à-vis d’elle, car finalement rien n’est jamais clair ou expliqué.

Ensuite, il y a des pistes et l’on voit une jeune ado tourner mal, coucher avec des hommes plus âgés par intérêt, répondre à des annonces glauques, devenir voleuse etc et là aussi on ne peut que se dire que toutes les jeunes filles battues ne terminent pas de cette manière là et être plus clair sur le fait que finalement on parle depuis le départ d’une seule et unique fille aurait permis là aussi de mieux comprendre, car oui tous les spectateurs ne vont pas lire le synopsis et surtout n’auront pas le réalisateur à chaque fin de film pour expliquer.

Et si certains films peuvent se passer d’explications, ce n’est pas le cas d’Orpheline.

Vous l’aurez saisi, à trop vouloir faire un puzzle, à chercher un style de narration particulier, le réalisateur se plante totalement et en plus de n’offrir aucune empathie vis-à-vis de son personnage principal, en donne finalement une image poisseuse et limite dérangeante.

On passera aussi sur certains dialogues un peu niais et ridicule parfois comme le « T’as senti le bébé frapper » ? alors que le mec est occupé à caresser une poitrine en gros plan et non le ventre de la femme enceinte ou encore le « Allons nous enfuir en Georgie » qui clairement nous a fait rire tant ce genre de situation semble ridicule. Oui tant qu’à s’enfuir, on imagine un endroit plus glamour que la Georgie. 

Pas de chances pour Jalil Lespert qui se retrouve dans pratiquement toutes les scènes ridicules du film et qui plus Sergi Lopez dans un rôle un peu cliché du gros nounours gentil là où finalement proposer un acteur avec un physique différent aurait pu apporter de la nuance au personnage.

Reste les actrices, vraiment douées et ce qu’importe l’âge. Les 

Finalement, le manque de clarté dans l’histoire, le choix de réalisation et l’intérêt 0 du film si ce n’est de parler de l’amie personnelle du réalisateur (comme expliqué lors du débat) et dès lors inconnue du public, ainsi que le besoin d’ Arnaud des Pallières de devoir expliquer ses intentions en fin de film (pour que le public comprenne) en font quelque chose de loupé. Un film doit, selon-nous pouvoir exister sans explications et surtout si en fin de projection, ce qui ressort est l’inverse de ce qui était souhaité par le réalisateur, alors c’est qu’il y a un problème.

Orpheline de tout sens.