Sublime – Critique

Sublime

7.6

Scénario

7.0/10

Casting

9.0/10

Réalisation

8.5/10

Bande-originale

6.0/10

Les pour

  • Justesse des acteurs
  • Traitement du sujet

Twitter : #Sublime

Titre VO : Sublime

Réalisateur : Mariano Biasin

Acteurs : Martín Miller, Teo Inama Chiabrando, Azul Mazzeo

Durée : 1H40

Date de sortie : 17 mai 2023

Sublime nous vient tout droit d’Argentine, une histoire d’amitié et d’amour entre deux adolescents sous la caméra de Mariano Biasin à qui l’on doit aussi Fabrizio’s Initiation en 2015 ou plus récemment Hell in the Goal Area (2020).

Manuel, 16 ans, est un adolescent comme les autres. Dans sa petite ville côtière d’Argentine, il traîne avec es amis et sa petite amie, va à la plage, et joue de la basse dans un groupe de rock. Une routine parfaite pour un garçon de son âge. Mais sa vie se complique lorsqu’il commence à ressentir quelque chose de spécial pour son meilleur ami Felipe. 

Sublime s’inscrit comme un film contemplatif où nous sommes spectateurs de la jeunesse d’un argentin. Presque comme un documentaire où le réalisateur aurait laissé tourner la caméra face à des scènes de vies quotidiennes. C’est d’ailleurs ainsi que le film commence, comme une ancienne vidéo récupérée sur une caméra retrouvée dans un grenier. Nous découvrons ce jeune garçon, Manuel, n’étant heureux que par la présence de son meilleur ami. Les différents acteurs jouent avec une justesse dans ce superbe décor d’une ville côtière, au rythme de la musique qui réunie ces quatre garçons.

La musique s’instaure comme un personnage à part entière dans ce long-métrage. Composée par Emilio Cervini, nous pourrions regretter sa présence presque trop évidente. En effet, parfois le silence est trop pesant pour une histoire qui aurait méritée d’être élevée par une bande-orginale plus prenante. Mais, au contraire, le réalisateur préfère à nouveau jouer du naturel plutôt que d’apprivoiser les codes du cinéma. Un parti pris qui est plutôt convaincant sur bien des aspects, notamment pour donner de la force aux personnages, marquer les seules musiques de ce groupe de rock qui servent le discours des personnages comme pour mettre des mots sur l’imprononçable, laisser le spectateur se subjuguer de l’histoire. La douceur est le maître mot de ce film, sa délicatesse est rafraîchissante, loin des clichés des films habituels et plus populaires abordant pourtant le même thème.

Nous assistons à une floraison de sentiments, biens connus de tout adolescent, encore plus de ceux qui découvrent ou tentent d’affirmer leur orientation sexuelle. Si le film traite d’une relation naissante entre deux jeunes garçons, il ne l’utilise jamais comme pretexte pour sortir de son naturel. Finalement, c’est l’histoire d’un bassiste qui se cherche, entretenant une relation avec sa petite amie tout en découvrant des sentiments naissants pour son meilleur ami. Le réalisateur arrive particulièrement bien a saisir et retranscrire les sentiments que peuvent avoir des jeunes adolescents de cet âge là, notamment pour Manuel qui semble tourmenté alors même qu’il n’arrive pas à se faire entendre. C’est d’autant plus satisfaisant quand la crainte, la quiétude et même la colère laissent place à l’épanouissement. De nombreux moments forts sont présents dans Sublime, ponctuées tout du long par cette scène fantasmée, une bulle hors du temps comme un désir inavouable mais tellement rêvé.

Le film aborde des thématiques fortes, comme l’échappatoire que peut représenter la musique, mais aussi le moyen qu’elle représente pour poser des mots sur les sentiments. En arrière plan, comme un fil rouge qui réunit ces camarades de classe, il y a aussi la littérature avec ces cours qui montrent l’importance d’une telle matière. Enfin, la présence presque déconnectée des adultes n’est pas si loin de la réalité pour de nombreux adolescents et elle est ici parfaitement représentée.

Alors oui, Sublime n’aura pas réussi à décrocher l’adjectif qui lui fait office de titre, mais ça reste un très joli long-métrage qui fait du bien dans son genre. C’est une ode à l’amour, qu’il soit romantique ou amical, un amour entre personnes, mais aussi pour la musique, la littérature et la vie. Mariano Biasin réussit à délivrer un long-métrage apaisant, hors du temps, personnifié par la mer comme un message de liberté. Finalement, si l’histoire n’a rien de surprenante, c’est une carte postale pleine de bienveillance, un beau message aux adolescents qui tentent de trouver leur place dans ce monde pas toujours facile. Il n’est pas question d’en faire un sujet anxiogène ou de dramatiser les enjeux de l’identité sexuelle, il n’est seulement question que d’être soi-même et pour cela, Sublime réussit son pari.

Rendez-vous le 17 mai prochain pour découvrir Sublime au cinéma !

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