Critique du film « Samba »

Samba

9.2

Scénario

8.8/10

Casting

9.9/10

Réalisation

9.0/10

Bande originale

9.0/10

Twitter : #SambaLeFilm @gaumontfilms @ToledanoNakache @OmarSy

Acteurs : Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Izia Higelin, Tahar Rahim

Réalisateurs : Eric Toledano et Olivier Nakache

Date de sortie: 15/10/2014 (1H58)

Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?

Mis à part « Tellement proches » que je n’ai pas encore vu, c’est toujours pour moi un évènement quand sort un film signé Eric Toledano et Olivier Nakache, encore plus depuis le carton planétaire « Intouchables ». Les deux complices retrouvent ici leur acteur fétiche, Omar Sy, dans un film qui traite d’un sujet une nouvelle fois bien particulier : après le handicap, les sans-papiers. J’ai pu découvrir ce film lors d’une avant-première au Pathé Boulogne, suivie d’un débat avec l’équipe du film.

Alice (Charlotte Gainsbourg) fait ses débuts au sein d’une association de bénévoles qui aident les sans-papiers. Timide, maladroite, elle est accompagnée d’une jeune bénévole motivée et déjà bien habituée au travail de l’association : Manu (Izia Higelin), qui ne manque pas de la mettre en garde et de lui donner de précieux conseils… Au centre de rétention de Roissy, les deux bénévoles doivent s’occuper du cas de Samba (Omar Sy), qui vit en France depuis une dizaine d’années, chez son oncle, mais n’a pas de papiers et s’est fait contrôler… Son dossier est prometteur (il enchaîne les petits boulots et a même une promesse d’embauche) mais hélas pas suffisant (pas de femme, pas d’enfants…). Allant contre les recommandations de Manu, Alice a un coup de cœur pour ce charmant et sympathique Sénégalais, et tente de l’aider au mieux. Mais si Samba finit par être libéré, il est également notifié d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) et doit donc choisir entre rentrer au pays, et rester clandestinement en France. Il décide de rester pour continuer à tenter sa chance, même si cela implique de vivre en permanence dans la crainte d’un contrôle, devoir gagner sa vie au black, tout en essayant de faire bonne figure… Il va ainsi croiser le chemin de Wilson (Tahar Rahim), jeune sans papier à l’étrange accent brésilien, qui devient son compagnon d’infortune. Et recroiser le chemin d’Alice…

J’aime décidément beaucoup la patte « Toledano-Nakache« , leur manière de filmer, de traiter de sujets délicats avec beaucoup de sensibilité mais aussi d’humour, et de s’entourer d’acteurs efficaces et convaincants, aussi bien les têtes d’affiche que les seconds voire troisièmes rôles. Forcément, quand on voit Omar Sy déambuler dans les transports et les rues de Paris, filmé de dos, avec les notes au piano de la toujours aussi somptueuse musique de Ludovico Einaudi, quand on voit même brièvement certains acteurs déjà entrevus, on ne peut s’empêcher de penser à « Intouchables ». Mais la comparaison s’arrête ici, les deux films traitent d’un sujet différent, dans un style différent. « Samba » n’est pas dénué d’humour, loin de là, mais ce n’est pas une comédie. On est à mi-chemin entre le drame et la comédie, on navigue régulièrement entre l’un et l’autre de ces genres cinématographiques, à chaque fois sans aller trop loin. Le résultat est intéressant, on se prend d’affection pour ces personnages que tout oppose mais que finalement beaucoup de choses réunissent, on rit, on sourit, on est touchés par certaines scènes et par la justesse d’interprétation des différents acteurs. Omar Sy, avec son accent sénégalais, différent de celui de ses personnages de télévision, est dans un registre plus sérieux que d’habitude, mais est tout aussi convaincant, et ne se dépare pas pour autant de son sourire. Charlotte Gainsbourg est bluffante, dans le rôle d’une femme qui a fait un burn-out et a littéralement pété les plombs. Elle est a la fois touchante de timidité et de maladresse, et explosive dans quelques scènes ou son personnage est à la limite de l’hystérie. Tahar Rahim est un rayon de soleil, la comédie lui va bien ! C’est peut-être d’ailleurs lui qui a le rôle le plus drôle du casting, avec notamment une scène mémorable dans la peau d’un laveur de carreaux… Quant à Izia Higelin, c’était la première fois que je la voyais à l’écran, elle m’a également fait une excellente impression, jolie performance ! Bref : une histoire passionnante et touchante, des acteurs convaincants, une bande son une nouvelle fois bien choisie (article bonus) avec Ludovico Einaudi mais aussi Bob Marley, Gilberto Gil, Terry Callier… Soyons honnêtes, je doute que ce film fasse le même carton que le précédent, mais il a lui aussi beaucoup de qualités et mérite de remplir les salles !

Retrouvez les photos de l’avant-première du 1er octobre au Pathé Boulogne ici.

2 Rétroliens / Pings

  1. Avant-première « Samba » au Pathé Boulogne | Zickma
  2. « Samba » – musiques du film – Zickma

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