Critique de La Condition

Réalisation : Jérôme Bonnell

Casting : Swann Arlaud, Galatea Bellugi, Louise Chevillotte, Emmanuelle Devos, Aymeline Alix

Durée : 1h43

Date de sortie : 10 décembre 2025

En allant voir ce nouveau film de Jérôme Bonnell, nous ne nous attendions pas à autant apprécier son contenu. Avec en tête ce que nous en avions retenu de la bande annonce, nous avons été agréablement surpris par les choix de traitement de son sujet principal : la condition des femmes au début du vingtième siècle.

Céleste, employée de maison, voit son avenir sombré lorsqu’elle comprend qu’elle est enceinte. Le père n’est nul autre que son employeur André qui insatisfait des désirs auprès de sa propre femme Victoire la trompe avec la femme de chambre. Le couple décide alors de garder l’enfant comme le leur tout en permettant à la mère biologique de garder son poste et le secret sur son identité vis à vis du bébé.

La condition des femmes en 1908 est parfaitement bien dépeint dans ce scénario qui au fur et à mesure du long métrage nous régale de profondeurs. Non seulement, la position de l’épouse au service de son mari est dépeint mais également la place d’une mère qui aurait une multitude de chose à dire si elle n’était pas muette, que ce soit physiquement ou par sa condition. Les classes sociales sont également évoquées subtilement à travers les situations auxquelles s’exposent nos protagonistes féminines. La relation qui se construit entre Victoire et Céleste est magnifiquement bien exécutée et fuit les clichés qu’on s’attend pourtant à voir mais qui ne viennent jamais à notre plus grand bonheur.

Swann Arlaud propose une interprétation à la fois douce et autoritaire comme le demande son personnage qui par certains aspects reste tendre mais garde le poids du patriarcat. Galatea Bellugi et Louise Chevillotte ne nous surprennent pas mais forment un duo crédible. Emmanuelle Devos quand à elle arrive à nous captiver par son jeu impeccable sans dialogue.

Le film sortira dans les salles le 10 décembre et on vous encourage à le découvrir pour sa richesse scénaristique.