Le rendez-vous est pris : le Festival d’Avignon sera lancé fin de semaine et on a déjà annoncé quelques pépites. Parmi elles, un titre intrigue, bouscule et promet bien plus qu’un simple spectacle : Plus jamais Mozart.
On a eu la chance de le voir, de s’y plonger, d’en ressortir un peu secoué… et clairement, ça vaut le détour. Mais pour vraiment vous donner envie d’aller y jeter un œil, on a demandé à Raphaël — notre œil et oreille sur le terrain — de vous en parler.
Alors, Plus jamais Mozart ? Raphaël vous dit tout.
Entre récit poétique et mémorial, « Plus jamais Mozart » nous transporte dans un voyage à travers les époques, qui narre une histoire personnelle et singulière à couper le souffle. Touchant et surprenant, c’est un spectacle à voir en famille pour sensibiliser les plus jeunes aux atrocités du XXe siècle, sans jamais recourir à la violence.
Un matin, une journaliste apprend qu’elle doit interviewer en urgence Paolo Levi à Venise, un virtuose du violon. Impressionnée par la carrière de son interlocuteur, elle n’est pas très à l’aise, surtout sachant qu’elle ne doit pas prononcer le nom « Mozart » au risque de froisser le violoniste. Mais au fil de leur discussion, Paolo Levi, d’abord froid et antipathique, s’ouvre peu à peu pour raconter son histoire familiale autour de la musique.
Le metteur en scène Jean-Louis Kamoun a fait de nombreux partis pris pour raconter son histoire de la façon la plus poignante et authentique possible. Adapté du roman de Michael Morpurgo, le texte est porté par trois comédiens talentueux et un musicien qui alterne entre violon et mandoline. Le plateau est presque vide, laissant la place aux acteurs et à la musique, qui prend tout l’espace dans la salle. En arrière-plan, on est porté par des projections graphiques de paysages italiens et allemands, parfois pour contempler, et d’autres fois pour prendre conscience des atrocités de la Shoah.
En effet, « Plus jamais Mozart » est aussi une pièce intime, dans laquelle on suit l’histoire d’une famille marquée par les camps de concentration et sauvée par la musique. Entre amitié et déchirement, on découvre un moment unique où un homme réservé se livre et accepte ses faiblesses, afin de combattre les traumatismes des anciennes générations et de révéler certaines vérités difficiles à admettre.
« Plus jamais Mozart » sera joué à la Fabrik’Théâtre à 16 heures 05 pendant le Festival Off d’Avignon (relâche les mercredis). Une pièce touchante et innovante, autant sur le plan de l’histoire que de la mise en scène.
Photos : Patrick Denis
Article : Raphaël H.
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