Alors que Louis Arlette revient avec son nouvel EP, nous avons eu envie de discuter avec lui de sa nouvelle métamorphose, de son avenir et de ce qui l’a inspiré pour ce projet !
- projet étonnant et unique. Comment ce projet est-il né?
Sans prévenir et de façon inattendue, durant un séjour à l’hôpital. Une envie irrésistible de triturer mes machines qui ne m’a plus lâché depuis. C’est souvent dans des circonstances particulières, des périodes très contraignantes que le besoin de retourner en studio se fait sentir en ce qui me concerne. Dans ce cas précis, j’ai pris ça comme un second souffle, un retour à la vie. J’ai failli ramener des machines dans ma chambre d’hôpital mais c’était trop compliqué. J’étais en studio dés le jour de ma sortie.
- Il est clair que vous aimez offrir de nouvelles choses à chaque surprenantes à chaque sortie. N’y a-t-il pas un risque de perdre un public qui avait été conquis par les autres projets?
J’ai le sentiment de n’avoir rien à perdre. Le meilleur moyen de se créer une vie insupportable et de se planter royalement par la même occasion serait de produire quelque chose pour plaire à un public particulier. Je ne calcule rien. La répétition et la routine sont aussi des ennemis en matière d’inspiration. Je ne supporte pas l’idée d’aller en studio comme si c’était un « job ». Il faut que ce soit excitant, effrayant, risqué.
- Justement, À ce jour, quand on vous cherche sur Apple Music… Vous avez disparu avec uniquement Carnaval de présent ! Est-ce votre choix de tout effacer pour tout reconstruire ?
Oui. « C’est du passé, n’en parlons plus…. »
- S’agit-il d’un réel besoin ou chaque fois une envie figée dans le temps de vous réinventer à chaque fois?
Je dirais plutôt une nécessité. Mais tout à un sens. Faire de la musique est aussi un moyen de me connaître, de me découvrir. Le fameux « connais-toi toi-même ». Personne n’est figé dans le temps, nous sommes tous changeants comme les saisons… Et au fond, il reste toujours une partie de nous qui demeure, comme une essence.
- Quand a-t-il été décidé que ce projet serait purement musical et totalement dépourvu de mots, de votre voix?
Je ressens depuis plusieurs mois un dégoût et un désintérêt profond à l’idée de chanter. J’ai le sentiment d’en dire beaucoup plus en laissant parler les machines. C’est pour moi l’occasion de me plonger encore plus dans le travail du rythme, de la matière sonore, de la mélodie. Je retrouve des sensations que je pouvais éprouver lors de mes années de conservatoire ou j’étais plongé dans la musique classique. La musique instrumentale est encore très ouverte je trouve. Il y a des ponts à créer, des territoires a explorer. Je retrouve le plaisir de composer en studio comme dans un laboratoire. Ou un atelier de peintre.
- Avez-vous prévu de donner des concerts pour promouvoir ce projet et, si c’est le cas, comment allez-vous construire ceux-ci?
Je sais que nous serons en trio, comme pour l’enregistrement de l’album. Les concerts seront construits pierre par pierre, patiemment, comme une pyramide. La base, ce sera les boîtes à rythmes et le groove de la basse. Les synthétiseurs et la guitare viendront se poser dessus. Tout sera contrôlé et mixé avec des effets depuis la scène : il faudra réussir à mêler l’énergie du live avec la précision du studio. Je rêve de pouvoir développer un aspect multicanal du live, sur des scènes adaptées c’est faisable. En tous cas j’utiliserai entre autres la table de mixage directement sur scène; comme un instrument à part entière. Ce sera mon clin d’œil à mon background d’ingénieur du son.
- Et la suite… Est-ce que la prochaine transformation est en marche ?
J’espère que non, c’est épuisant. Une évolution suffira! Cet EP aura quoi qu’il arrive une suite bientôt. Cinq titres, c’est trop court.
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