Critique : Nocturnal Animals

Nocturnal Animals

8.8

Scénario

8.0/10

Réalisation

9.5/10

Acteurs

8.5/10

Musique

9.0/10

Les pour

  • Esthétisme
  • Casting
  • Musiques

#Twitter : #NocturnalAnimals @UniversalFR

Réalisateur : Tom Ford

Acteurs : Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon

Date de sortie : 4 janvier 2017

Durée : 1h57

Tom Ford est aussi doué en haute couture qu’au cinéma, « Nocturnal Animals » a un esthétisme irréprochable, le créateur signe là un chef d’oeuvre captivant. Nous avons l’impression d’assister à une oeuvre d’art mouvante pendant presque deux heures avec des images incroyables et une ambiance soignée. Une certaine classe ressort de ce film, mais on ressent surtout le travail qu’il y a eu derrière, Tom Ford est un véritable réalisateur talentueux.

Dès le début, il arrive à accrocher le spectateur avec des images peu communes, presque dérangeantes pour certains, mais qui sont fabuleuses. Des femmes de fortes corpulences, presque entièrement nues sous les traits de cheerleaders qui dansent dans un bonheur contagieux, sont en réalité les oeuvres d’une riche galériste interprétée par l’incroyable Amy Adams. Une introduction particulière, mais captivante.

La suite du film raconte l’histoire du roman Tony&Susan de August Wright, entre présent et passé, mais pas que, puisque vient se joindre une terrible fiction qui se mélange étrangement à la réalité. Si, sur le papier, mélanger Ford sait passer de la fiction à la réalité, un scénario habile et parfaitement bien maîtrisé. Le spectateur vit la même expérience dérangeante que le personnage de Amy Adams, une femme avec une classe folle, une vie carrée, ordonnée qui pourtant va être déstabilisé par un livre que son ancien mari lui dédie. Et on en vient, nous aussi, à être déstabilisé, ce qui pourrait être une vie parfaite n’est en fait qu’une façade, le mari idéal est volage, la richesse ne résout pas les plaies du passé non cicatrisées et la réalité devient presque plus factice que la fiction.

Le roman de Edward, l’ex-mari de Susan Morrow (Amy Adams), va devenir une thérapie pour cette femme qui prend peu à peu conscience qu’elle ne veut pas de la vie qu’elle a actuellement. C’est une prise de conscience brutale au travers d’un périple morbide de double meurtre faisant écho à l’une des révélations du film, une histoire qui traduit du ressenti de l’auteur. Tom Ford décide d’ailleurs de faire jouer les deux rôles à Jake Gyllenhaal, celui de l’ex-mari, mais aussi celui du mari dans l’oeuvre fictive qui va voir sa vie chamboulée après la rencontre avec un gang d’une violence inouïe. Il faut d’ailleurs saluer le jeu de l’acteur, il nous offre des moments de frissons et d’émotions à tel point que la compassion pour le personnage est inévitable. Le décor contemporain vient se fracasser sur un Texas brut et sans pitié, un film cousu comme une robe splendide. Et le clou du spectacle est tout simplement jouissif, on assiste à une véritable bombe à retardement que personne ne peut arrêter et que personne n’a envie d’arrêter.

On soulignera d’ailleurs l’incroyable musique du film, signée par Abel Korzeniowski, qui devient un personnage à part entière, aussi marquant que les personnages du film qui ont tous un caractère propre, peut être trop dans le cliché comme le shérif Bobby Andes, joué par Michael Shannon, mais indispensables. On ne demande qu’une chose après avoir visionné ce film, le retour de Tom Ford derrière la caméra, puisqu’il vient de créer une pépite du cinéma, trop peu reconnue à mon goût.

Rendez-vous le 4 janvier prochain au cinéma pour découvrir Nocturnal Animals dans vos salles obscures !

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