Critique de Sur un air de blues

Twitter : #SurUnAirDeBlues

Titre VO : Song Sung Blue

Réalisateur : Craig Brewer

Acteurs : Hugh Jackman, Kate Hudson, Michael Imperioli, Jim Belushi, Ella Anderson

Durée : 2h13

Date de sortie en France : 31 décembre 2025

On ne va pas se mentir : quand on nous annonce un biopic musical sur un couple de Milwaukee dont personne (ou presque) n’a entendu parler par ici, la curiosité est là… mais l’attente reste mesurée. Et pourtant, Sur un air de blues va très vite jouer sur un autre terrain : celui de l’émotion brute, sans filtre ni artifices.

Derrière leurs noms de scène, Lightning et Thunder, se cachent deux artistes passionnés, cabossés par la vie, qui avancent coûte que coûte. Le film prend le temps de les installer, de montrer les petites victoires, les galères, les moments suspendus, loin des trajectoires de stars surmédiatisées. Ici, le succès est local, fragile, presque secondaire. Ce qui compte, c’est le chemin.

Porté par Hugh Jackman et Kate Hudson, le duo fonctionne immédiatement. On ressent la joie, mais surtout la douleur, les doutes et les combats intérieurs qui jalonnent leur parcours. Chacun lutte contre ses propres démons, et c’est justement dans ces failles que le film trouve sa force. Car si la musique est omniprésente, ce que le long-métrage raconte avant tout, c’est une histoire d’amour profonde, sincère, parfois éprouvante, mais toujours plus forte à chaque étape de leur vie.

La mise en scène, volontairement sobre, fait un choix clair : pas de grands effets tape-à-l’œil, pas de révélations chocs artificielles, pas de montage hystérique. Sur un air de blues fait confiance à son récit. Il sait que son histoire est suffisamment puissante pour captiver sans en faire trop. Et le pari est gagné : même sans connaître Lightning et Thunder, on s’y attache rapidement, on vibre avec eux, on encaisse les coups… et on finit par avoir envie d’en savoir encore plus une fois le générique lancé.

Musicalement, le film est à la hauteur de ses ambitions. Le blues y est central, authentique, avec un hommage appuyé à Neil Diamond, figure tutélaire du duo et fil conducteur de leur univers artistique.

Et puis vient cette évidence finale : si Sur un air de blues n’a rien d’un blockbuster calibré, il s’impose peu à peu comme l’un des films les plus touchants de l’année. Et surtout, il dévoile une Kate Hudson absolument bouleversante, livrant ici une performance qui dépasse largement le cadre du simple rôle… au point de sérieusement flirter avec les sommets, Oscars compris.