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Titre VO : Les Enfants vont bien
Réalisateur : Nathan Ambrosioni
Acteurs : Camille Cottin, Juliette Armanet, Monia Chokri, Manoâ Varvat, Nina Birman
Durée : 1 h 51
Date de sortie en France : 3 décembre 2025
Il y a des collaborations qui relèvent presque de l’évidence.
Celle entre Camille Cottin et Nathan Ambrosioni en fait partie. Après le lumineux Toni en famille, le jeune réalisateur retrouve son actrice complice pour un film encore plus fort, encore plus intime, encore plus humain. Son nouveau long métrage, Les enfants vont bien, est une claque d’émotion pure.
Nathan Ambrosioni s’attaque ici à un sujet qu’on ne voit quasiment jamais au cinéma : le droit à l’oubli, celui de ces hommes et femmes qui décident un jour de tout quitter, sans bruit, sans explication, pour recommencer ailleurs. Mais plutôt que de suivre la fuite, il choisit de s’intéresser à ceux qui restent, à la douleur silencieuse de ceux qui n’ont pas choisi. C’est ce regard-là, pudique et bouleversant, qui rend le film si juste.
Au centre de cette histoire, il y a Jeanne. Une femme libre, forte, décidée à vivre sans enfant… jusqu’au jour où la vie, ou plutôt le destin, la rattrape.
En quelques scènes, on comprend que ce film n’est pas un drame social, mais un voyage intérieur, celui d’une femme confrontée à l’imprévu, à la maternité qui s’impose à elle, ainsi qu’à la douleur et à l’incompréhension.
Et c’est là que Camille Cottin explose littéralement.
Dans un rôle d’une complexité rare, elle passe de la retenue à la déchirure, de la colère au pardon, avec une intensité bouleversante. Sa présence à l’écran est telle qu’elle semble absorber la lumière. Tout en elle sonne vrai : un regard, un geste, une hésitation. Elle incarne Jeanne avec une sincérité désarmante, nous emmenant dans son combat intérieur, jusqu’à ce moment où, malgré elle, elle doit se remettre en question et faire face à elle-même et à ce qu’elle va devenir.
Cottin confirme ici qu’elle est bien plus qu’une actrice populaire : elle est une interprète d’âme, une de celles qui donnent au cinéma français ses plus beaux visages.
Mais Les enfants vont bien n’est pas qu’une histoire de performance.
C’est une œuvre de groupe, un film où chaque acteur compte, où chaque scène respire la vie.
À commencer par Monia Chokri, incroyable dans un second rôle pourtant délicat. Chokri n’a pas besoin d’en faire trop : elle existe, tout simplement. À chacune de ses apparitions, elle dégage une chaleur, une vérité rare, celle des personnages secondaires qu’on n’oublie jamais vraiment. Elle montre ce qu’est la véritable vie et ne fait jamais « personnage de fiction ».
Et puis, il y a Juliette Armanet. Oui, la chanteuse populaire. On la savait sensible derrière un micro, on la découvre à nouveau vibrante à l’écran. En quelques minutes seulement, elle s’impose comme une actrice à part entière. Difficile de ne pas penser aux Césars, tant sa prestation (et celle de Chokri) mérite d’être remarquée.
Et puis, il y a la surprise.
Le genre de révélation qu’on ne voit venir qu’une fois tous les dix ans.
Son nom : Manoâ Varvat. Première expérience, première émotion. Ce jeune garçon, dont le visage habite encore la rétine bien après la séance, porte en lui une vérité brute. Il n’interprète pas : il vit.
Chaque regard, chaque mot semble venir d’un endroit sincère, sans filtre. Il donne au film ses scènes les plus bouleversantes, éclipsant parfois, sans le vouloir, ses partenaires adultes. Face à lui, Nina Birman, tout en douceur, complète ce duo avec une justesse rare.
Et si Les enfants vont bien touche autant, c’est aussi grâce à la mise en scène de Nathan Ambrosioni.
Avec son sens du rythme, son regard d’une tendresse infinie pour ses personnages, il évite tous les pièges du drame lacrymal. Pas de pathos, pas de grand discours : seulement des silences, des respirations, des moments suspendus.
Le réalisateur filme la vie telle qu’elle est, avec ses imperfections et ses petits miracles. La bande originale, discrète mais poignante, accompagne cette émotion sans jamais la trahir.
Et puis, vient la fin.
Une fin simple et forte. Une conclusion qui ne cherche pas à choquer ni à expliquer, mais à laisser le spectateur se faire sa propre idée.
Ce dernier plan, on le garde en tête longtemps. Comme une main posée sur l’épaule, une promesse que malgré tout, oui, “les enfants vont bien”.
En sortant de la salle, difficile de parler tout de suite.
Les yeux sont humides, la gorge serrée, le cœur plein.
On se dit qu’on vient de voir un grand film français — intelligent, sensible, profondément humain.
Et on comprend alors pourquoi Camille Cottin et Nathan Ambrosioni se retrouvent si bien :
Ils racontent tous deux la même chose : la vie avec ses joies et ses peines, et bon sang, qu’ils la racontent bien !






« Les enfants vont bien »
. Un grand moment
. Intense, vrai, qui vous remue
. Ce film me rebooste
. Me touche
Merci merci merci