Twitter : #EnGardeLeFilm
Titre VO : Cì xīn qiè gŭ
Réalisateur : Nelicia Low
Acteurs : Tsao Yu-Ning, Hsiu-Fu Liu
Durée : 1h46
Date de sortie en France : 31 décembre 2025
En garde, c’est l’histoire d’une famille détruite suite à l’arrestation d’un des enfants, accusé de meurtre alors qu’il a tué accidentellement un de ses opposants lors d’une compétition d’escrime. Quelques années plus tard et alors qu’il vient d’être libéré, son plus jeune frère va renouer contact et essayer de reconstruire sa famille malgré les réticences de sa mère qui cache du mieux qu’elle peut l’existence de ce fils qui a détruit sa famille et sa réputation. Han est-il innocent ou réellement coupable….
Au départ, En garde ressemble à un simple drame familial.
Une famille ordinaire, un destin qui bascule, et une chute brutale dont personne ne sort vraiment indemne.
Tout commence le jour où Han, l’aîné, est arrêté. Accusé de meurtre après la mort d’un adversaire lors d’une compétition d’escrime, il est envoyé en prison. Accident tragique ou acte impardonnable ? Le verdict judiciaire est tombé, mais dans la famille, le doute continue de ronger chacun en silence.
Quelques années plus tard, Han est libéré. Et c’est là que le film change de terrain. Son plus jeune frère, Jie, décide de reprendre contact. Contre l’avis de tous. Contre le silence imposé. Contre une mère qui préfère effacer l’existence de ce fils “maudit” pour sauver ce qu’il reste de sa réputation et de sa vie. Réunir une famille brisée semble impossible… et pourtant Jie s’obstine.
À travers son regard, En garde explore avec une justesse désarmante la mécanique familiale, la loyauté fraternelle et ce lien du sang parfois plus fort que la raison. Jie doute, se trompe, espère. Son amour pour son frère est sincère, profond… peut-être même aveugle. Et le film nous fait ressentir chaque fissure, chaque hésitation, chaque espoir étouffé avec une vraie maîtrise émotionnelle.
Le cadre de l’escrime, rarement exploité au cinéma, apporte une tension supplémentaire. Si le sport n’est jamais gratuit, il agit comme un miroir : affrontements codifiés, règles strictes, gestes précis… autant d’éléments qui contrastent avec le chaos émotionnel vécu par les personnages. Mais ne vous y trompez pas : l’escrime n’est qu’un point de départ. Le cœur du film bat ailleurs, dans cette relation fraternelle fragile et bouleversante.
Porté par des comédiens remarquables, le récit aborde des thèmes forts — culpabilité, honte, pardon, vérité — sans jamais forcer le trait. Tout se fait avec retenue, intelligence et humanité. Malgré son ton intimiste, le film ne connaît aucun temps mort. Le suspense s’installe doucement, l’attachement aux personnages grandit… et le doute s’infiltre aussi chez le spectateur.
Car la vraie question arrive, presque en silence, à la fin :
Han est-il réellement innocent… ou Jie refuse-t-il simplement d’accepter la vérité ?
En garde fait partie de ces films asiatiques poignants qui marquent durablement. Un drame subtil, tendu, profondément humain, qui interroge notre rapport à la famille, à la loyauté et à cette fraternité viscérale que l’on croit parfois inébranlable.
Et c’est justement là, dans ce dernier doute, que le film frappe le plus fort.


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