Critique de Dossier 137

Dossier 137

8.6

Scénario

8.8/10

Casting

9.0/10

Réalisation

8.0/10

Les pour

  • Excellente Léa Drucker
  • Histoire captivante

Twitter : #Dossier137

Titre VO :

Réalisateur : Dominik Moll 

Acteurs : Léa Drucker, Jonathan Turnbull, Mathilde Roehrich, Guslagie Malanda, Stanislas Merhar 

Durée : 115 minutes 

Date de sortie en France : 19 novembre 2025 

On croyait avoir tout vu, tout entendu sur les gilets jaunes. Des plateaux télé saturés d’images, des discours politiques en boucle, des analyses à n’en plus finir… Et pourtant, un pan essentiel de cette crise restait dans l’ombre : celui du GIGN, là où l’ordre et la discipline se confrontent à leurs propres limites.

Avec Dossier 137, Dominique Moll s’empare de ce silence et le transforme en matière cinématographique dense, presque suffocante. Au cœur de son récit : Stéphanie, une enquêtrice chargée d’éclaircir le comportement douteux d’un groupe de policiers. Une mission qui, très vite, dépasse le cadre du simple rapport disciplinaire pour glisser vers quelque chose de bien plus vertigineux.

Dès les premières minutes, le film capte par sa mise en scène précise, sobre, presque clinique. Moll ne cherche pas le spectaculaire, il scrute, observe, laisse l’inconfort s’installer. La caméra se cale à hauteur d’humain, épousant le doute et la fatigue d’une héroïne formidablement incarnée par Léa Drucker, dans une composition à la fois intérieure et bouleversante.

C’est là toute la force du film : refuser le manichéisme pour interroger les failles d’un système et la fragilité de ceux qui le font tenir. Autour de Drucker, une galerie d’interprètes impeccables vient densifier le récit, chaque regard, chaque silence pesant son poids de vérité.

Et puis vient la fin, que l’on n’ose pas vraiment qualifier. Ni apaisante, ni punitive. Une conclusion désarmante, presque froide, qui résonne longtemps après la projection — parce qu’elle touche à quelque chose de profondément réel.

Avec Dossier 137, Dominique Moll signe un thriller d’une rare justesse, tendu, profondément humain, et surtout lucide sur ce que la justice – et l’injustice – disent de nous.

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