Il y a des rendez-vous où l’échec n’est tout simplement pas une option. Quand Avatar : De feu et de cendres arrive en salles, tout le monde s’attend à un raz-de-marée. Et, sans surprise, le film s’installe directement en tête du box-office américain avec 88 millions de dollars pour son premier week-end.
Sur le papier, c’est solide. Mieux même que le tout premier Avatar, qui démarrait à 77 millions. Mais très vite, la comparaison qui fâche arrive : loin derrière les 134,1 millions d’Avatar 2. Et ce léger goût d’inachevé cache en réalité un problème bien plus profond que de simples chiffres.
Car une chose saute aux yeux quand on regarde les performances mondiales, elles aussi en retrait par rapport au deuxième volet : la machine marketing Disney commence sérieusement à grincer. Embargos critiques de dernière minute, projections ultra-sélectives, discours dithyrambiques recyclés… la recette est connue. Trop connue. Et surtout, elle ne fonctionne plus comme avant.
Le public, lui, a perdu quelque chose d’essentiel : la confiance. À force de voir toujours les mêmes visages expliquer que chaque sortie est “exceptionnelle”, même quand elle ne l’est pas, la parole Disney s’est peu à peu vidée de son sens. Pire encore, cette fois-ci, certains influenceurs pourtant habitués à jouer le jeu ont retourné leur veste… dès la veille de la sortie. Résultat : un lancement fragilisé, une curiosité freinée, et moins de spectateurs que prévu dans les salles.
Le plus ironique dans tout ça ? Depuis sa sortie, Avatar : De feu et de cendres est bien mieux accueilli. Les retours du public sont largement positifs, parfois même supérieurs à ceux d’Avatar 2. Disney avait une vraie pépite entre les mains… mais une communication maladroite lui a fait perdre de précieux millions. Car s’il y a bien une chose pire que perdre de l’argent au box-office, c’est de perdre la confiance de son public.
Aux États-Unis, le film signe tout de même l’un des cinq meilleurs démarrages de l’année, dans une trajectoire étonnamment proche de Captain America : Brave New World, lui aussi plombé par une communication contestée. Deux mastodontes, deux univers puissants, mais un même constat : la méfiance du public pèse lourd, et le Marvel Cinematic Universe comme Avatar en font les frais.
Autre facteur clé : la concurrence. En 2022, Avatar 2 monopolisait près de 45 % des séances sur le territoire américain. Cette fois, seulement 25 %, face à des studios bien plus offensifs. Lionsgate n’a pas hésité à dégainer The Housemaid, l’un de ses gros paris de l’année. Le public a donc eu le choix. Et ça change tout.
Désormais, tous les regards se tournent vers la suite. La vraie question n’est pas le démarrage, mais la tenue sur la durée. Si le bouche-à-oreille continue de s’améliorer, Avatar 3 pourrait, comme ses prédécesseurs, aller chercher les spectateurs plus hésitants dans les semaines à venir.
À l’international, le signal reste encourageant : 257 millions de dollars mondiaux dès le lancement (contre 307 pour Avatar 2), pour un total estimé à 345 millions, là où le précédent culminait à 441,7. La Chine, évidemment scrutée de près, démarre fort avec 57,6 millions, légèrement au-dessus du lancement d’Avatar 2. Suffisant pour rêver à nouveau des 2 milliards mondiaux ? Réponse dans quelques semaines.
Et pendant ce temps-là, la France confirme son amour pour Pandora : 26 millions de dollars de recettes et déjà 1 million de spectateurs au compteur, faisant de l’Hexagone le deuxième marché mondial du film.
Une chose est sûre : James Cameron n’a pas déçu artistiquement. Reste à voir si Disney saura tirer les bonnes leçons… avant que la confiance du public, elle, ne parte définitivement en cendres.
Derrière le mastodonte Avatar, la bataille a été bien plus ouverte… et nettement plus révélatrice des tendances actuelles du box-office.
Deuxième place pour la surprise animée DAVID, un film d’animation centré sur la religion qui crée la surprise avec 22 millions de dollars de recettes. Un score solide, porté par un public familial mais aussi adulte, preuve que les propositions “différentes” peuvent encore trouver leur place dans un marché saturé de franchises.
Juste derrière, le public adulte avait un autre choix que Pandora : The Housemaid, proposé par Lionsgate. Très attendue, l’adaptation du roman engrange 19 millions de dollars. Un résultat correct, mais clairement en demi-teinte au regard des ambitions du studio.
Le profil du public est sans appel : 75 % de femmes, dont 70 % âgées d’environ 25 ans. Un ciblage ultra-précis… peut-être trop. Difficile de ne pas imaginer le scénario classique du week-end : les hommes devant Avatar, leurs chéries à The Housemaid. Pas catastrophique, mais Lionsgate espérait sans doute un bouche-à-oreille plus large.
La vraie déception de la semaine, elle, vient de Bob l’éponge : le film. Malgré des retours public plutôt positifs, le célèbre personnage jaune ne récolte que 16 millions de dollars. Le public ne s’est clairement pas déplacé en masse cette fois-ci. En cause ? Une date de sortie peu inspirée et une concurrence trop forte. Même Bob ne peut pas gagner à tous les coups.
Enfin, en bas de classement, Zootopie 2 poursuit tranquillement sa route avec 14 millions supplémentaires cette semaine. Le film s’apprête à quitter le top sans faire de bruit, mais avec une performance plus qu’honorable : près de 300 millions de dollars en un mois. Une sortie discrète… mais très rentable.

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