La découverte musicale : Owlyon

Vous le savez, par ici la musique n’est pas qu’un bruit de fond. C’est une obsession. Et surtout, un terrain de jeu infini pour la découverte. Alors quand un nouveau projet arrive à mixer curiosité, énergie et vraie personnalité, impossible de garder ça pour nous.

Cette semaine, un nom commence doucement à circuler dans nos playlists : Owlyon.

À 25 ans, ce Bourguignon se définit lui-même comme un Avatar. Pas bleu comme chez James Cameron, mais bien ancré dans son époque. Projet musical, exutoire, pour évacuer rage, tristesse et passion, Owlyon livre ici un projet façonné dans l’ombre depuis trois ans… avant de lui laisser voir la lumière aujourd’hui.

Owlyon évolue dans un univers résolument moderne, digital, où l’électronique règne en maître. Au fil de soirées et de premières rencontres avec le public, une certitude s’est imposée : ce projet avait le potentiel d’aller plus loin. Première étape de cette ascension : un premier opus de 9 titres, conçu avec Nao, et pensé pour faire bouger.

Hyperpop. Voilà l’univers dans lequel Owlyon se positionne. Genre hybride qui mélange pop, électro et nightcore, avec des morceaux volontairement accélérés, intenses, presque comme si l’artiste était pressé de vivre, ce style est une approche musicale calibrée pour une génération qui consomme vite, ressent fort et passe rarement à autre chose sans être marquée.

Ensemble découvrons ce projet.

Photo ian jeanneau

Dès l’ouverture, « tU veuX q’Jte le disE !!? » pose le décor. Moins de trois minutes, une mise en bouche efficace, sans chercher à voler la vedette. Une intro qui fait le job, ni plus, ni moins.

Puis arrive le premier vrai déclic.

Photo ian jeanneau

« Owl_core » explose littéralement dans les oreilles. Pop, catchy, addictif. Un refrain qui s’imprime instantanément, une mélodie qui prend le dessus sur le texte, assumant totalement cette approche où la sensation prime sur le discours. Clairement l’un des sommets du projet.

Dans la foulée, « Fuk!ng iCy love » pousse encore l’intensité. Plus brut, plus frontal, un peu trop court — et c’est justement ce qui frustre… dans le bon sens. L’énergie monte, la machine est lancée.

Le projet sait pourtant respirer. « Dans l’Aréna for…you » ralentit le tempo juste ce qu’il faut. Une pause lumineuse, presque visuelle. On imagine déjà les lumières bleues, les corps qui ondulent sans jamais s’arrêter complètement.

Même logique avec « Morning Again Alone », une ballade inattendue. Owlyon prouve ici que l’hyperpop ne se limite pas à des beats survitaminés. Plus intime, plus douce, elle laisse entrevoir une autre facette… même si l’on regrette que la voix et le texte restent encore trop en retrait. Une frustration qui révèle surtout un potentiel encore inexploité.

Cette frustration trouve enfin une réponse avec « Blame ». La voix passe au premier plan. Le morceau surprend, flirte avec le R’n’B tout en restant électro. Preuve que l’hyperpop peut être un terrain de jeu immense, aussi bien pour l’artiste que pour l’auditeur.

« Newrock » continue sur cette lancée : refrain efficace, texte clair, voix mise en avant. Un équilibre qui fonctionne et démontre qu’énergie et lisibilité peuvent parfaitement cohabiter.

Photo ian jeanneau

Et puis arrive le choc.

« J’DIE & J’RETRY » déboule comme un souvenir enfoui. Hardcore techno, années 90, moiteur des clubs allemands, basses qui frappent au plexus. Un titre presque nostalgique pour les quadras, mais surtout une claque radicale pour la nouvelle génération. Brut, énervé, jouissif. L’un des moments les plus forts du disque.

Le rideau tombe avec « pardonnepas (╥_╥) ». Une clôture plus posée, presque rock dans l’âme, où guitares et batterie viennent enrichir l’électro. Une seconde ballade qui termine l’album avec élégance.

Imparfait, oui. Mais surtout prometteur.

Car pour un premier projet, Owlyon fait preuve d’un courage certain : celui de se dévoiler, d’expérimenter, de chercher son équilibre. Et si tout n’est pas encore totalement maîtrisé, certaines pistes — « Owl_core » ou « J’DIE & J’RETRY »— laissent entrevoir un avenir bien plus grand.

Owlyon ne fait peut-être que commencer.

Mais clairement, il faudra compter sur lui.

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