Toruk : Le premier envol – On a vu et visité le spectacle validé par James Cameron

Une question brûlait les lèvres des fans d’Avatar depuis l’apparition des affiches du nouveau spectacle du Cirque du soleil « Toruk : Le premier envol » : Est-ce que James Cameron a travaillé sur ce dernier ?

Et c’est évidemment l’une des premières questions que l’on a posée lors de notre visite des coulisses du spectacle et la réponse ne s’est pas faite attendre : OUI !

En effet, on aura appris que James Cameron a supervisé le spectacle, qu’il l’a vu à plusieurs reprises et que lui, ainsi que son entourage, a validé absolument tout. Et le moins que l’on puisse dire est que cela se ressent tant le spectacle proposé respecte l’œuvre originale et surtout constitue vraiment un préquel au film de 2009.

Oui, Toruk se déroule avant Avatar et l’histoire est à la fois passionnante et si bien réalisée qu’on se dit qu’après les prochains films à venir, il n’est absolument pas nécessaire de faire un préquel cinéma tant l’expérience vécue devant ce spectacle est suffisante et incroyable.

Spectacle interprété en N’avi, un N’avi que les comédiens ont appris avec le responsable langage de la saga cinéma pour une authenticité parfaite, le tout aidé par un narrateur en français, Toruk : Le premier envol est ainsi un show parfait pour les fans du film, mais reste totalement accessible aux néophytes qui entreraient dans ce vaste univers via ce spectacle.

Proposant à la fois des acrobaties spectaculaires, un véritable jeu de comédiens, des chansons, des marionnettistes et des effets de lumières spectaculaires, il est même possible d’interagir avec le spectacle et d’y participer grâce à une application dédiée sur les téléphones. Le tout rend le spectacle interactif et appréciable de plusieurs manières.

Ce que l’on retiendra en fin de spectacle est que l’on peut réellement parler ici d’un « Film » vivant plus qu’une succession de numéros de voltiges, rendant le tout unique et définitivement une expérience à vivre.

Et comme on l’a cité en début d’articles, nous avons eu la chance de visiter les coulisses du spectacle et revenir avec de nombreuses informations.

Toruk : Le premier envol est un spectacle préparé pendant 5 ans en compagnie de James Cameron et toute son équipe afin de reproduire au mieux le monde d’Avatar. Le spectacle a déjà tourné dans une vingtaine de Pays, mais son arrivée en France est aussi importante pour la troupe qui compte quelques français en son sein.

Le spectacle raconte l’histoire du premier Toruk Makto, et évidemment le Toruk se devait être un des clous du spectacle et cela ne loupe pas : 12m de large, 115kg et maîtrisé à la fois par 6 marionnettistes, un système automatique qui permet par le haut le déplacement sur la scène ainsi qu’un système de logistique permettant d’ouvrir les ailes en plus.

Concernant le maquillage et les costumes, ces derniers comprennent certains points spécifiques créés pour briller sous la lumière ultra-violette afin de recréer des effets. Cela est également présent sur les décors pour faire ressortir la bio-luminescence. De plus, chaque comédien dispose d’un tracker afin d’être suivi en temps réel et permettre aux équipes techniques de reproduire chaque soir et en live le véritable tracé. Ainsi, à l’image du film, quand les acteurs marchent sur le sol, cela s’allume ou évolue et pour éviter qu’il y ait un décalage, tout est effectué en live sur le spectacle. Cette technique est nommée la Black Trax. En coulisses, ils disposent d’écrans sur lesquels apparaissent des lumières bleues représentant les différents comédiens.

Du côté des costumes et afin de créer l’illusion que les N’Avi soient plus grands que les humains, ceux-ci ont été adaptés. Ainsi le nombril et les pectoraux sont remontés plus haut que l’humain normal ce qui donne une impression d’un corps plus grand.

Au niveau des écrans de projections, ceux-ci représentent environ 5 écrans Imax afin de pouvoir couvrir toute la salle, que ce soit le fond de scène, les sols et autres surprises visuelles.

Concernant le choix des décors, des créatures présentes sur scènes, celles-ci proviennent directement des archives de James Cameron et l’on retrouve même certaines créatures encore jamais vues dans le film de 2009, mais qui pourraient bien faire leur apparition dans les différentes suites actuellement en préparation. Les créatures créées pour le spectacle sont si grandes que parfois il y a deux marionnettistes cachés dans les costumes et certains comprennent même à l’intérieur des écrans et des caméras afin qu’ils puissent se déplacer plus facilement sur scène. A cela, il faut savoir que chaque comédien dispose d’un micro et ce même sous les marionnettes géantes afin de reproduire les sons en temps réel, il n’y a rien de pré-enregistré. L’utilisation de marionnettes est une première pour le Cirque du soleil qui jusqu’ici n’avait jamais utilisé cet art. La création des créatures a ainsi demandé au Cirque du soleil de s’adapter et d’évoluer à nouveau pour ce spectacle. Le tout demande évidemment une équipe backstage pour réparer éventuellement les marionnettes qui pourraient s’abîmer avec le temps.

Si les marionnettes sont inspirées d’Avatar, James Cameron a également autorisé le Cirque du soleil à créer ses propres créatures dont une nommée l’Austrapede qui depuis est considérée comme à part entière de la mythologie d’Avatar, ce qui pourrait expliquer, on ne sait jamais, une apparition dans les prochains films.

Il faut savoir que les acrobates du spectacle ont dû apprendre à jouer la comédie pour rendre crédible le spectacle et à faire évoluer leurs disciplines respectives tant ils sont ici considérés comme des comédiens à part entière. Même la chanteuse du spectacle est ici un véritable personnage, celui de la Chaman. Son rôle aura aussi demandé un travail d’interprétation plus poussé et évidemment la capacité de chanter en langue N’avi.

Chaque comédien crée son propre maquillage et pour s’entrainer, ils avaient au début une maquilleuse qui faisait un-demi visage et laissait ensuite l’artiste reproduire la seconde moitié. Les plus doués sont ainsi passés de 3H00 à 1H00 aujourd’hui à force de se maquiller eux-même. En moyenne, l’apprentissage du maquillage a demandé 30 heures par comédien ! Ils ont également des guides avec indiqués quel pinceau, quelle poudre, quelle couleur et en quelle quantité à utiliser etc… Chaque visage et maquillage étant unique.

Chaque artiste est multi-disciplinaire ce qui leur permet aussi de pouvoir varier certains soirs et aussi pour certains de se reposer physiquement. Certains courent en général plus de 10KM par spectacle et quand il y a deux représentations, il arrive que sur l’une d’entre elle, le comédien interprète un autre rôle pour s’économiser physiquement. En plus des différentes acrobaties, ils ont dû aussi apprendre d’autres techniques, notamment une très physique qui consiste à faire voler des cerfs-volants… Sans vent ! Cela demande une force incroyable dans les bras.

A ce sujet, la troupe se déplace avec ses propres équipements de sports et un espace est créé afin que chaque artiste puisse se maintenir physiquement durant la tournée.

Toruk a été pensé pour les Arena. En effet la scène fait 2000m carré et le tout est en mode central afin de permettre à tout le monde de bien voir. La construction de la scène et le temps de validation du tout, ceci demande en moyenne une journée complète de travail ce qui explique que le spectacle reste minimum 1 semaine par ville sauf à Paris où la demande est si forte, qu’ils restent deux semaines. Après Paris, la troupe s’envolera en Russie ce qui explique qu’il n’y aura aucune prolongation, les dates proposées étant uniques et clairement les dernières.

Concernant les comédiens français, on a eu le temps d’échanger quelques minutes avec eux et au-delà de l’aspect acrobatie, de la langue N’Avi et de la comédie, il faut savoir que pour maitriser le cerf-volant géant, cela a demandé 8 mois de préparations supplémentaires pour Vincent Deplanche tant cet art était difficile à créer. Cela a aussi demandé des heures de validations d’un point de vue de la sécurité pour éviter évidemment le moindre risque pour le public qui a des cerfs-volants géants au-dessus de leur tête. Du côté de la langue, cela dépassait le simple apprentissage des mots puisqu’il fallait aussi apprendre l’accent, la manière de délivrer les phrases d’autant que certains fans de la saga sont pointilleux et veulent retrouver une authenticité juste et sans failles. Du côté de l’acteur principal, Jordan, son plus gros challenge aura été d’apprendre les chorégraphies avec le costume et la queue qui est un élément avec lequel ils n’ont pas l’habitude de travailler.

C’est ainsi que notre visite du spectacle s’est achevé et nous aura offert une incursion privilégiée dans l’univers d’Avatar et du Cirque du soleil. Et c’est évidemment avec un profond respect vis-à-vis des comédiens, techniciens et producteurs du spectacle que nous sommes ressortis. Rien ne peut laisser imaginer une telle infrastructure dans le simple but de rendre le voyage le plus authentique possible.

Ce soir nous avons littéralement été plongé dans l’univers d’Avatar.

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