Il y a quelques années déjà, Jeancristophe nous avait bouleversés avec Que sombrent les hommes, un titre fort, poétique et d’une sincérité rare. Depuis, une seule question brûlait les lèvres : à quand l’album ?
Eh bien, la réponse arrive enfin. Le 14 novembre, l’attente prendra fin. Ce jour-là, l’artiste livrera son tout nouvel opus, aussi intime que lumineux, baptisé lui aussi Que sombrent les hommes.
Et le voyage commencera exactement là où tout avait commencé : sur la chanson du même nom. De fil en aiguille, Jeancristophe déroule quatorze pistes empreintes de mélancolie, de douceur et d’émotion brute.
Un format généreux à l’heure où beaucoup se contentent de dix titres, parfois moins. Ici, on a juste un artiste qui prend le temps de raconter, de nous emmener avec lui vers un voyage très agréable.
Pas le temps de souffler pour Jeancristophe qui, dès la seconde piste, dégaine son nouveau single : Les facéties des miroirs. Un titre plus nerveux, presque joueur, qui tranche avec la mélancolie du premier single. Plus énergique, plus direct, il installe une dynamique nouvelle et laisse déjà entrevoir un album riche en contrastes.
Mais très vite, la douceur refait surface. La poutre dans la prunelle s’impose comme une parenthèse délicate, tout en retenue. Pas forcément le morceau le plus marquant du disque, mais une respiration bienvenue au cœur du voyage.
Puis vient La boîte de Pandore, déjà connue du public, et là… Jeancristophe frappe fort. C’est le genre de morceau qui déroute à la première écoute avant de s’incruster durablement. Un refrain entêtant, une tension maîtrisée — le titre parfait pour montrer tout le potentiel de l’artiste.
Et au fil des écoutes, une idée s’impose : si l’album ne s’appelait pas Que sombrent les hommes, il aurait très bien pu se nommer Up and Down. Car ici, Jeancristophe jongle avec les émotions, passant d’une ballade fragile à un titre uptempo sans jamais perdre le fil. Une alternance qui rend l’écoute vivante, imprévisible et terriblement humaine.
Et puis arrive Mens-Moi. Une ballade, oui… mais quelle ballade ! Avec son texte d’une beauté désarmante et sa mélodie d’une élégance rare, c’est sans doute l’un des sommets de l’album.
À peine le temps de respirer que Jeancristophe relance la machine avec Où est la joie. Un morceau plus rétro, plus dansant, qui donne immédiatement envie de bouger — ou au moins de se laisser aller à un léger déhanché. Ce contraste fonctionne à merveille et prouve à quel point l’artiste maîtrise l’art du grand écart émotionnel.
Arrivé à la sixième piste, une évidence s’impose : l’album file à toute allure. Les morceaux dépassent parfois les quatre minutes, mais tout semble passer en un clin d’œil. Et si on n’avait pas encore la suite à découvrir, on serait déjà tenté de tout relancer depuis le début.
Petite parenthèse de 14 secondes (un interlude un peu dispensable), puis vient Désemparé. Une chanson agréable, où les couplets séduisent davantage que le refrain, preuve que même les titres plus “mineurs” restent inspirés.
J’aimerais que tu sois mort, malgré son audace, convainc un peu moins, avant que Nœud Gordien ne vienne recentrer l’attention. Déjà connue des fidèles, cette piste dévoile un Jeancristophe conteur, plus narratif que vocal, et ça fonctionne : une respiration pleine de sensibilité et de personnalité.
Puis arrive C’était commode… et là, coup de foudre. Énergique, inventif, sublimé par des voix féminines envoûtantes, c’est un des moments forts de l’album — le genre de morceau qui laisse une vraie empreinte.
Avant de refermer ce voyage avec une version radio de Les facéties des miroirs, deux derniers joyaux s’invitent : Dos au mur et surtout Comme les gens rient, magnifique conclusion, fragile et puissante à la fois.
Au final, “Que sombrent les hommes” ressemble à un best of sans en être un. Une apogée. Une traversée des émotions, de ces quatre dernières années de création condensées en quatorze morceaux denses, sincères et habités.
Certains titres parleront aux fans de la première heure, d’autres révéleront un artiste à ceux qui le découvrent à peine. Mais tous, sans exception, confirment une chose : Jeancristophe n’a pas besoin de sombrer pour toucher les cœurs — il lui suffit de chanter.




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