La fin du Champs Elysées film festival et notre avis !

Depuis 14 ans, il faisait vibrer la plus belle avenue du monde.

Chaque année, le Champs-Élysées Film Festival transformait le cœur de Paris en salle de ciné géante, mêlant découvertes, avant-premières indépendante et jeunes talents. Un rendez-vous devenu une curiosité pour tous les cinéphiles parisiens en quête de pépites indépendantes et d’un petit air de festival US sans quitter la capitale.

Là où certains prenaient leurs vacances, d’autres posaient leur valise sur un siège rouge pour voir des films qui seraient peu ou pas distribués.

Mais cette année, l’histoire s’arrête net.

La maison Dulac Cinéma vient de l’annoncer : rideau baissé, le Champs-Élysées Film Festival, c’est fini.

Voici le communiqué officiel :

C’est avec une grande émotion que je vous annonce la fin du Champs-Élysées Film Festival après 14 ans à défendre la création cinématographique indépendante française et américaine.

Le festival – ainsi que l’équipe qui le constitue – a été brutalement exposé par les articles de presse à charge, parus quelques jours avant son ouverture. Le festival a tenu bon jusqu’au bout malgré les attaques et les lourdes conséquences sur son organisation. À cela s’ajoutent la fermeture progressive de salles de l’avenue des Champs-Élysées et le manque de soutien financier.

J’ai une pensée pour tous les cinéastes français et américains qui ont vu le jour durant toutes ces années, et que nous avons accompagnés tout au long de leur parcours, aux distributeurs et producteurs qui nous ont fait confiance, et au public qui a permis au festival d’exister. Malgré cette décision difficile, je n’oublie pas toutes les équipes qui m’ont accompagnée et nos partenaires qui ont su nous rester fidèles.

Par ailleurs, je suis très fière de ce que nous accomplissons depuis plus de 20 ans et de l’énergie que déploient les équipes de l’exploitation et de la distribution pour poursuivre le travail de défense et de promotion du cinéma indépendant.

Il est important d’exercer nos métiers dans les meilleures conditions possibles, dans le respect, l’écoute, et le dialogue. À ce titre Dulac Cinémas connaît une restructuration avec la recherche d’une nouvelle personne à la Direction exécutive de l’exploitation qui remplacera l’ancien Directeur Général.

Il parait nécessaire de rappeler que Dulac Cinémas, Dulac Distribution tout comme le Champs-Élysées Film Festival se sont toujours fait les garants d’une programmation rigoureusement exigeante, diversifiée, et ouverte sur le monde. Ce travail, nous le continuons avec enthousiasme, à travers la ligne éditoriale de Dulac Distribution et grâce à ces lieux merveilleux de partage et de transmission que sont les salles de cinéma.

Mais derrière les belles affiches, un nom revenait sans cesse : Sophie Dulac.

Et très vite, l’esprit festif s’est transformé en petit théâtre personnel. Pour certains, le festival était surtout une grande scène où Sophie Dulac venait cueillir des applaudissements et exiger des « Bonjour » en chœur, comme si tout tournait autour d’elle. Malaise garanti dans les salles pas vraiment pleines.

Années après années, on a voulu y retourner — pour voir si ça bougeait. Mais rien ne changeait.

Des horaires bancals, des bénévoles dépassés qui tremblaient devant « Madame Dulac », des invités qui ne faisaient plus rêver personne… et un public qui, logiquement, a déserté.

Certains grands noms en ont même fait les frais. On se souvient encore de masterclass désespérément vides, où même Elsa Zylberstein ou Claude Brasseur jetaient un regard gêné vers les sièges vides, se demandant si quelqu’un allait finir par entrer.

Même le coup du rooftop au Publicis, au début sympa, a vite tourné à la garden party élitiste : champagne à gogo pour le cercle privé, tarifs hallucinants pour les rares visiteurs égarés.

Et quand les salles fermaient les unes après les autres, le festival ne savait plus quoi faire de ses projections clairsemées en fin de journée. L’ambiance s’éteignait, doucement mais sûrement.

Cette dernière édition ? Un remake du même solo : Sophie Dulac au centre, le public relégué au second plan, des « rencontres » par visio sans âme… et le film, lui, oublié derrière.

Oui, la presse a révélé quelques casseroles. Oui, ça n’a pas aidé.

Mais soyons clairs : sans ego surdimensionné, sans ce culte de la personnalité mal placé, le Champs-Élysées Film Festival aurait pu rester une belle idée.

14 ans pour finir seul sur scène. Rideau.

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