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Titre VO : The Running Man
Réalisateur : Edgar Wright
Acteurs : Glen Powell, Josh Brolin, Michael Cera, Lee Pace, William H. Macy
Durée : 133 minutes
Date de sortie en France : 19 novembre 2025
Nouvelle adaptation du roman culte de Stephen King, The Running Man revient sur nos écrans avec l’ambition de dépoussiérer un classique de la SF dystopique. Mais si le film parlera sans aucun doute aux fans d’action bien musclée, il perd clairement une partie de la force du propos original… et plus encore face à la version culte des années 80.
Dans ce futur pas si lointain, Running Man nous replonge dans un monde où les familles peinent à se nourrir, à payer leurs factures, ou même à soigner leurs enfants. Un constat amer, tristement d’actualité. La fracture entre riches et pauvres n’a jamais été aussi criante, et sur ce point, le film frappe juste.
Mais là où le bât blesse, c’est dans son second volet thématique – celui du show télévisé total, où la vie et la mort deviennent un spectacle manipulé pour les masses. Dans les années 80, cette idée faisait froid dans le dos. C’était choquant, visionnaire, presque prophétique.
En 2025 ? C’est devenu notre quotidien. Télé-réalité omniprésente, fake news, images truquées… Le cauchemar imaginé par King est devenu la norme. Résultat : le film paraît presque sage, en retard sur son propre propos.
Et c’est bien là que The Running Man 2025 perd une partie de son âme. Derrière le vernis d’un blockbuster efficace, on a davantage un film d’action « social » qu’un vrai thriller dérangeant. L’humain, lui, passe au second plan. Là où Michael Glaser, en 1987, parvenait à créer une tension émotionnelle entre les candidats du jeu, ce remake se contente d’explosions spectaculaires sans vraie alchimie. On ne se soucie jamais des autres candidats, on en oublie même leur existence après 10 min de film, là où, au contraire, ils étaient importants dans le film original.
Chris Powel, malgré toute sa bonne volonté, peine à rivaliser avec la présence brute d’un Arnold Schwarzenegger. La scène clé sur la manipulation des images, censée être poignante, tombe à plat – la faute à un manque d’intensité et à des seconds rôles sous-exploités. Même Jeff Bridges, pourtant charismatique d’habitude, reste ici bien fade face à ce qu’incarnait Richard Dawson dans le film original.
Alors, The Running Man version 2025, mauvais film ? Pas forcément.
Pris pour ce qu’il est — un divertissement calibré pour une époque pressée, friande d’action et d’adrénaline, il fait le job. Mais pour ceux qui ont grandi avec la première adaptation et son message visionnaire, difficile de ne pas sentir un vide.
Car à force de vouloir moderniser Running Man, le film a oublié ce qui faisait sa force : nous faire réfléchir sur le monde d’aujourd’hui avant même qu’il n’existe.




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