On a écouté le nouvel album de Kyo


Certains les croyaient de passage, comme un souffle qu’on oublie, un simple phénomène du début des années 2000… et pourtant, Kyo est toujours là.

Preuve qu’on ne parle pas juste d’un groupe à nostalgie, mais bien d’une formation capable de traverser les époques sans jamais perdre son identité.

Car oui, derrière les tubes qu’on connaît tous, Kyo a su garder sa fanbase fidèle tout en séduisant de nouvelles générations, grâce à une sincérité et une modernité rarement aussi bien équilibrées.

© Eliott De Sousa

Après leur pause en 2008, beaucoup auraient parié sur une disparition en douceur. C’était mal les connaître. Depuis leur grand retour en 2014, le groupe a enchaîné quatre albums, rempli les salles et confirmé qu’il n’était pas juste un souvenir, mais une valeur sûre de la scène pop rock française.

Et 2025 ne fera pas exception : Kyo revient en force avec Ultraviolent, leur 7ᵉ album. Un disque qui s’annonce à la fois nerveux, mélodique et taillé pour faire vibrer à nouveau toute une génération.

La piste-titre résume à elle seule tout ce qu’on aime chez Kyo : une musique qui claque, un texte qui percute et une énergie qu’on n’avait pas ressentie depuis longtemps. Un vrai shoot d’intensité qui prouve que le groupe n’a rien perdu de sa flamme.

À côté, “Hors du temps”, le premier single, fait presque figure de compromis : efficace, oui, mais un brin trop lisse, clairement pensé pour séduire les radios. Une bonne porte d’entrée pour le grand public, mais pas forcément celle qui révèle la vraie couleur de l’album.

© Eliott De Sousa

Car derrière ce titre plus sage, “Ultraviolent” cache des morceaux bien plus bruts, plus inspirés et surtout plus audacieux. Et c’est là que Kyo surprend, là qu’on retrouve ce mélange de mélancolie et de puissance qui les rend uniques.

Parmi les titres qui marquent, “Margarita” s’impose rapidement. Derrière son habillage très pop, le morceau dégage une vraie énergie et un petit grain de rock qui manquait au premier single. C’est frais, entraînant, et surtout ça prouve que Kyo sait encore surprendre là où on ne l’attend plus.

Dans un registre différent, “Hostile” se pose comme un futur hit potentiel. Un son taillé pour les radios, une rythmique qui accroche immédiatement et un refrain qui donne envie d’en remettre une couche. Si le groupe cherche à rallumer la flamme avec le jeune public, c’est clairement le bon candidat.

Et puis vient “Formidable”… le genre de titre qui justifie à lui seul l’écoute de l’album. Pop, nerveux et terriblement accrocheur, il incarne tout ce que Kyo fait de mieux : une émotion sincère portée par une énergie communicative. Le featuring avec MDNS apporte une fraîcheur inattendue et donne au morceau une dimension supplémentaire.

Un vrai coup de cœur, et peut-être bien le moment le plus fort d’“Ultraviolent”.

’album se referme sur “L’Entre Monde”, une ballade pop-rock tout en nuances, à la fois douce et entêtante. Le genre de morceau qui reste dans un coin de la tête bien après la dernière note, comme un écho suspendu.

Pas question ici de parler de “grand retour” de Kyo — parce qu’en réalité, le groupe n’a jamais quitté la scène. Présents, constants, authentiques, ils continuent d’écrire leur histoire sans chercher à surfer sur la nostalgie. Et c’est justement là leur force.

“Ultraviolent” n’est pas un album de plus, mais une nouvelle preuve que Kyo sait encore trouver le bon équilibre entre efficacité pop et émotion brute. Quand ils laissent de côté les titres trop formatés pour le stream, ils touchent juste — et rappellent à tout le monde pourquoi ils occupent encore une place si particulière dans le paysage musical français.

Un album sincère, solide, et surtout vivant.

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