Critique Substitution

Substitution

7.7

Scénario

6.8/10

Casting

9.0/10

Réalisation

7.4/10

Les pour

  • Joli casting
  • Quelques frayeurs

Les contre

  • Des idées qui méritaient un meilleur développement

Twitter : #BringHerBack #Substitution

Titre VO : Bring Her Back

Réalisateur : Michael Philippou, Danny Philippou  

Acteurs : Sally Hawkins, Billy Barratt, Sora Wong, Jonah Wren Phillips, Sally Anne Upton  

Durée : 1H45

Date de sortie en France : 30 juillet 2025

Dès les premières minutes, Substitution joue la carte de la lenteur. Pas de jump scare facile, pas d’hémoglobine gratuite : le film prend son temps pour installer ses personnages, leur passé trouble, et surtout cette impression que quelque chose ne tourne pas rond. On est presque dans un drame intimiste, comme si le réalisateur voulait nous faire croire qu’on regarde autre chose qu’un film d’horreur. Mais c’est évidemment un piège.

Car à mi-parcours, le masque tombe. Et là, tout s’emballe. La tension accumulée explose en scènes de violence frontales, parfois presque insoutenables, jusqu’à un final qui refuse obstinément de céder au confort d’un happy end. On sort de là un peu secoué, et c’est bien l’effet recherché.

Substitution brille justement par ses contrastes. D’abord intime, presque fragile, avant de devenir gore et viscéral. Ce grand écart n’est pas toujours parfaitement maîtrisé : certaines idées, comme les mystérieux rites évoqués en début de film, sont effleurées puis laissées en suspens. Elles auraient pu enrichir l’intrigue, donner une vraie profondeur mythologique à l’histoire… mais finissent par ressembler à un simple décor.

On pourrait croire que ces pistes à moitié exploitées annoncent une suite, mais non : Substitution n’est pas pensé comme une franchise. Tout ce qui n’est pas développé ici ne le sera jamais, et c’est un peu frustrant.

Cela dit, malgré ses zones d’ombre, le film réussit là où beaucoup se plantent : il accroche et ne lâche pas. Certaines scènes sont tellement marquantes qu’on les subit plus qu’on ne les regarde – ce mélange de fascination et de dégoût qu’on recherche tous dans un bon film d’horreur. Et le rythme, malgré un démarrage lent, s’accélère au point qu’on ne voit pas les minutes défiler.

Le casting, lui, est solide. Mais soyons honnêtes : Sally Hawkins écrase tout. Totalement habitée, elle offre une performance glaçante dans un rôle à contre-emploi. Ceux qui l’ont connue dans Paddington ou Wonka vont littéralement tomber de leur chaise. À ses côtés, Billy Barratt alterne moments de grâce et passages plus hésitants, mais rien qui gâche vraiment l’ensemble.

En fin de compte, Substitution est un film d’horreur imparfait mais audacieux. Il aurait pu mieux équilibrer son récit, creuser davantage certaines de ses idées (notamment autour de la mort du père et de ces rites intrigants) ou les laisser de côté. Mais malgré ses maladresses, il réussit son pari : proposer un voyage dérangeant, un film qui ne cherche pas à plaire à tout le monde… et c’est exactement pour ça qu’on en sort marqué.

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