On a rencontré Vanished Souls

C’est à l’occasion de la venue du groupe au Nouveau casino de Paris, que nous avons eu la chance d’échanger avec le groupe Vanished souls.

Assis autour d’une bière, c’est avec une sympathie folle que les membres du groupe ont répondu à nos questions dans la plus grande sincérité, n’hésitant pas à parler des difficultés du métier d’artiste aujourd’hui, mais aussi du plaisir que cela procure évidemment.

Voici notre interview ainsi que la découverte de l’album et l’univers du groupe.

Z : Vanished Souls, qui êtes vous ?

VS :  Vanished Souls est un projet initié par Sven et moi à la base (Drix) alors que l’on était à Nancy pour nos études musicales. Au début c’était uniquement une question de plaisir et notamment celui de composer ensemble. De fil en aiguille, on a créé un ep suivi d’un premier album pour finalement arriver à aujourd’hui à notre second album (Vanished Souls) avec un line up qui a évolué avec le temps. Ainsi a l’heure actuelle, le groupe est composé de Will, Sven, Julien et moi-même. Quant à l’esprit du groupe, on était plus dans une veine post rock expérimental, bien qu’aujourd’hui nous nous définirions plus comme étant dans le style pop Rock, Electro. Pour résumer, on peut dire que l’on a aujourd’hui de véritables chansons et moins de titres étranges. On est quand même passé d’une structure linéaire de 10 minutes à des chansons avec un message tenant sur 3… Une réelle progression.

Z : Puisque l’on parle de durée, sur cet album figure le single 3:42 qui semble finalement éloigné du reste de plus rock… Une explication ?

VS : En fait il faut considérer cet album comme de petits épisodes d’une série télé. Les gens n’écoutent plus vraiment d’albums, mais piochent plus dans une une succession de titres (épisodes) que l’on peut prendre plaisir à écouter (regarder) dans le sens que l’on souhaite et ce quand bien même certains vont écouter du début à la fin et l’apprécier tout autant. Et comme dans chaque série, il y a des moments différents et forcément des sonorités différentes qui forment au final quelque chose de complet.

Z : Entre la sortie de 3:42 s’est écoulé un laps de temps assez long, était-ce le temps nécessaire à la création de l’album ou juste un besoin d’y aller doucement ?

VS : le premier album s’est construit un peu dans la rapidité alors que pour celui-ci on avait envie de prendre notre temps et ne pas faire quelque chose avec un sentiment d’urgence. Il faut savoir que l’idée de départ était de proposer un mini album de 7 titres, mais le temps aidant, on a composé de nouvelles chansons pour finir par en sélectionner 11.

Z : On a un peu de mal à trouver en ligne votre premier album…

VS : Oui, au départ on était connu sous le nom VS et non Vanished Souls, mais si tu cherches avec les mots clefs VS et le titre de l’album Cities R Real.. Tu le trouveras rapidement !

Z : Ce soir vous organisez la « release party » de l’album. Comment appréhendez-vous le fait de venir jouer des titres moins connus du public présent ?

VS : Il est vrai qu’il va y avoir pas mal de nouveaux titres, mais étant donné que l’album est sorti il y a quelques jours, certains fans vont sans doute en connaître un peu. Puis il ne faut pas oublier qu’on en a testé sur nos différents concerts depuis un moment et que même si des titres ont évolué, certains fidèles vont s’y retrouver. De manière générale… On est plutôt excité par ce concert très énergique même si on risque d’être bien fatigué à la fin !

Z : Généralement quand on demande aux artistes leur titre favori sur un album, ils sortent tous la même chose à savoir qu’ils aiment tout et que le choix est impossible… Est-ce votre cas aussi ?

VS : La vérité est que la réponse à cette question ne restera jamais figée. Elle évolue avec le temps et si certains titres du premier album que l’on a beaucoup joué ne nous amuse plus autant qu’avant, d’autres nous procurent plus de sensations. Mais dans 6 mois, on te dira que finalement tel morceau cité aujourd’hui, on a plus envie de le faire en live, car on a passé trop de temps avec. Si je dois être honnête, je peux par exemple te citer Welcome (du premier album) que je ne peux plus écouter aujourd’hui. Cela est le résultat d’une évolution des goûts également. Après Sven va te dire que lui il adore Nauseous, car il adore le jouer en live et l’énergie que cela procure. On peut donc dire qu’à date c’est son titre favori là où moi je suis plus sur Shame.

Z : Est-ce qu’il y a un message que vous avez envie de laisser avec cet album ?

VS : Avec cet opus on parle de l’actualité, du monde qui nous entoure, mais il est important de se dire que l’on fait une observation de ce dernier et que chacun est libre d’y voir ce qu’il souhaite y voir. Il représente notre vision et mis à part Shame qui est plus directe, le reste est quand même plus ouvert à l’interprétation de chacun.

Z : Concernant l’aspect visuel que vous mettez en avant, est-ce quelque chose décidé en amont ou finalement qui se dévoile à lui-même avec l’arrivée des titres ?

VS : Il n’y a pas vraiment de règles en fait. Parfois on va avoir le texte avant la musique et parfois ce sera l’inverse… Mais là où Sven pourra te le confirmer également, on fonctionne par images. C’est étrange, mais chaque fois que l’on compose, on imagine des images, comme le ferait un réalisateur de films. On a presque un film devant nous sur lequel on va poser une musique.

Z : D’un point de vue du cinéma, vous semblez aimer et penser à ça… Pas d’envies de passer derrière la caméra ?

VS : On a des choses sur lesquelles on travaille, mais en tant que musiciens. On pense que chacun doit savoir rester à sa place. On ne se voit pas pour le moment faire des films, on a encore beaucoup de choses à proposer en tant que musiciens.

Z : Votre album est composé de chansons originales là où le marché est un peu saturé par un flot de reprises… Comment expliquez-vous le fait que cela fonctionne autant ?

VS : On est dans un mode d’Entertainement où il faut faire de l’argent et aujourd’hui comme prendre des risques ne paye pas toujours, on a tendance à aller vers de la valeur sûre. Cela se ressent dans le cinéma, la télé, la musique et l’art en général. Si malheureusement les gens perdent ce goût pour la curiosité, l’industrie va continuer de leur donner ce qu’ils ont l’habitude de manger. Mais heureusement on sait que la musique ne sera jamais tuée, tout comme le cinéma d’auteur, car même s’ils sont moins nombreux, il reste encore quelques curieux. Un des ennemis aussi de tout cela est l’internet et ses systèmes tels que Youtube. Aujourd’hui on sait qu’il y a des millions investis en publicité et que même si vous n’êtes pas fan de Rihanna par exemple… Tôt ou tard elle va apparaître dans vos suggestions, car c’est une approche commerciale et rien de plus. Si je dois prendre le cas des systèmes de streaming populaires tels que Spotify et Deezer, ils ont beau dire qu’ils se basent sur vos goûts… Cela reste une sélection de leur part et pas vraiment une fenêtre sur la découverte… De notre côté on a envie de se dire qu’il faut continuer à créer et d’inventer pour les curieux qu’il reste et ce même si des fois on est bien obligé, nous aussi de participer au système, car il faut bien manger et surtout avoir les fonds pour continuer à croire et à développer notre projet artistique. Pour le coup, on t’invite à écouter notre titre All forget qui parle entre autre du streaming et du contrôle de l’esprit par le nouveau truc à la mode ‘L’algorithme ». Puis n’oublions pas que l’on ne fait pas de la musique uniquement pour vendre des CD, mais plus pour s’exprimer et tant que l’on aura cette possibilité là, alors on continuera.

Z : Et dans ces temps difficiles, comment et de quoi vivent les artistes ?

VS : On essaye de monter des projets autour de la musique comme des studios, des projets de productions etc… Toujours dans la musique, mais des projets annexes qui permettent justement d’alimenter le projet principal. Comme je disais précédemment, on bosse aussi avec la télé et on fait des fois des choses faciles, car demandées mais il faut aussi faire ce genre des propositions pour nous permettre de venir sur scène comme ce soir et enregistrer de nouvelles chansons. Mais s’il y a un conseil important à donner aux débutants, c’est de prévoir large et d’avoir aussi un backup pour continuer de faire ce qu’ils aiment dans la musique. Foncez, mais faites gaffe.

Z :  Il y a eu une longue attente pour cet album, faut-il s’attendre à la même chose pour le prochain ?

VS: En fait on a investi dans un algorithme et on a déjà deux albums produits et prêt à sortir… Plus sérieusement, on a beaucoup d’idées et si on peut sortir un petit ep d’ici l’an prochain, ce sera déjà pas mal du tout.

Z : Concernant le concert de ce soir, quel est le mot d’ordre ?

VS : On adore la salle déjà (le nouveau casino), mais surtout ce sera du plaisir et un véritable moment de partage aussi bien entre nous qu’avec le public venu nous soutenir.

Z : Pour terminer, que ce soit dans le monde du cinéma et de la musique, quelques coups de coeurs, recommandations ?

VS : On va dire 3 billboards qui était extraordinaire comme film, Dumb and Dumber qui est parfait et Idiocracy aussi. pour la musique, il y a St Vincent qui nous bluffé en live tout comme Chinese man qui nous scotché.

C’est sur ces conseils que notre rencontre a pris fin, mais au-delà de la musique que l’on a aimé, l’aspect humain et la sympathie du groupe nous aura touché si bien que c’est en fan complet et dévoué que nous sommes sortis du concert le soir même.

Un concert à revivre en photos et vidéo ci-deessous

Concert : Why mud + Vanished souls

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