On a rencontré Romann

Nouvelle rencontre sur le site et une anecdote pour débuter…

Lorsque l’on propose une interview, on accepte sur le site uniquement si l’on a apprécié la musique, si l’artiste semble intéressant et si on a envie d’y croire.

C’est évidemment le cas de Romann et de son superbe premier EP « Saint-Cast« , mais parfois on a des journées chargées et on doit faire rapidement les choses. L’interview était donc planifiée et j’avais cette horloge en tête qui me disait, faudra pas trainer, tout en restant le plus professionnel possible.

Si j’explique ceci c’est parce que si dans ma tête cette rencontre devait au préalable ne durer que quelques minutes aura duré plus de 30 minutes enregistrées… Et si je précise « enregistrée », c’est parce que le feeling est si bien passé que l’on a discuté 30 minutes complémentaires à la fois de tout, de rien, mais surtout de musique, des concerts que l’on a vu, que l’on a envie de voir ou encore des artistes que l’on écoute respectivement et des découvertes à faire et ce alors même que je n’enregistrai plus pour la prise de notes.

Si tout ceci ne se retrouvera pas dans l’interview ci-dessous, déjà très interessante, je souhaitais simplement expliquer combien ce moment passé en compagnie de Romann avait été agréable et combien ce qui devait durer 20 minutes aura duré plus d’une heure tant l’échange était intéressant et surtout agréable.

Plus que jamais on a envie de vous parler de lui, de son univers et vous inviter bien entendu à écouter son ep.

Z : Peux tu te présenter en quelques mots ?

Romann : Je suis Romann et je lance ce 28 février mon premier EP. C’est un projet qui me tient à coeur, car je l’ai développé seul, en auto-production. Dans cette tâche, j’ai été aidé par un musicien et ami nommé Mokado avec lequel on a créé un univers planant et introspectif. On pourrait appeler ça de la « Pop française » ou comme il l’appelle : De la beach pop…

Z : Certains t’on connu au sein du groupe Blue Box et se demande ce qui a fait que tu te sois lancé en solo ?

Romann : On peut dire que c’est les Aléas de la vie. Le groupe est arrivé d’une envie entre potes. On avait pris une année sabbatique pour s’éclater, on a lancé le projet et les choses font que cela n’a pas vraiment fonctionné. Ensuite comme tout groupe qui débute, on avait des impératifs liés aux études et au travail aussi et quand après 6 années ensemble on a voulu se consacrer à 100% au projet, on s’est retrouvé à finalement vivre notre quotidien chacun de notre côté. La fin du groupe s’est créée naturellement. Suite à cela, je me suis retrouvé à réfléchir à ce que j’avais envie de faire et j’ai naturellement beaucoup composé de chansons en y pensant. Je me suis rapidement retrouvé avec beaucoup de maquettes et je trouvais ça bête de laisser tout ça dans un carton alors je me suis lancé dans le projet « Romann ».

Z : Le fait que Blue box n’a pas percé, n’as tu pas peur de revivre la même expérience avec ton projet solo ?

Romann : J’ai la chance d’avoir un bon boulot sur le côté et de ne pas connaître certaines difficultés que peuvent rencontrer les artistes débutants. Si cela doit ne pas fonctionner, je ne vais pas me retrouver dans la misère. C’est bête à dire, mais être dans cette position là me permet d’être plus serein quand même et de pouvoir vraiment faire de ce projet, un vrai projet de coeur plus qu’une nécessité de vie. A côté de cela, cela demande beaucoup de temps et d’investissement et c’est là que c’est le plus dur pour moi vis-à-vis de mes autres obligations professionnelles par exemple. Une des différences majeures aussi avec Blue Box est que je chante en français cette fois et cela est un véritable changement. Il est possible que Blue Box n’ait pas fonctionné de par le choix de l’anglais à cette époque là et que aujourd’hui le projet Romann sera le bon entre autre grâce au français. Ça je ne peux le prévoir. Mon idée ici est de sortir mon EP sans me faire des plans sur la comète, avec le moins de pressions possible et de vraiment profiter de tout ça.

Z : Concernant l’EP qui se nomme Saint-Cast, peux tu nous dire pourquoi tu as eu envie de parler de ce lieu et ce qu’il représente pour toi ?

Romann : Saint-Cast est un peu ma madeleine de Proust si on veut. Il représente ces étés passés en famille, ces bons moments partagés qui aujourd’hui me tient vraiment à coeur. Pendant des années je partais là-bas les étés avec ma mère et chaque fois j’en revenais avec d’excellents souvenirs et cette chanson est le fruit de ces souvenirs. J’avais envie de mettre en lumière cet endroit qui était et est magique pour moi. Cet endroit me définit aussi en partie et dans ce projet très introspectif, il me semblait normal d’évoquer ce lieu.

Z : Selon-toi quels sont les sujet à éviter « Un dimanche à table » ?

Romann : La grande partie de gens te diront qu’il faut par exemple éviter les sujets politiques, mais la vérité est que moi j’adore ça. J’aime les débats, échanger, discuter de ce genre de choses importantes alors que l’on est réunis en famille. Cela permet de comprendre des choses, les voir différemment et simplement d’échanger avec les siens. Je dirais plutôt qu’il n’y a pas de sujet à éviter, mais plus certaines personnes… (Dit avec humour). Après comme tout le monde, j’ai aussi certaines idées arrêtées et parfois cela peut ne pas aller dans le sens des autres et inversement. Etre capable de discuter et d’échanger sans animosités et avec intelligence, c’est selon moi la voie à prendre. Voilà pourquoi il n’y a pas vraiment de sujets à éviter autour d’un repas.

Z : As tu justement un souvenir précis ou un « Dimanche à table » qui t’a marqué plus qu’un autre ?

Romann : Je suis très proche de ma famille et plus particulièrement de ma mère et ma soeur. Quand tout le monde était sur Paris, on se retrouvait un week-end sur deux pour manger et c’était chaque fois de bons moments. Aujourd’hui mes parents ont quitté Paris pour Rennes et si les repas se font plus rares, à chaque fois c’est un plaisir d’y aller avec ma soeur. Je dirais que chaque « dimanche à table » est un bon moment et c’est aussi de là qu’est né cette chanson.

Z : Toujours concernant ces fameux « dimanche à table »… Si tu devais réunir quelques artistes autour d’un bon repas… Qui inviterais-tu ?

Romann : Pour un bon dimanche à table… Déjà je vais mettre mes potes de Blue Box et des artistes qui me passionnent, qui m’influencent aussi. Tom York de Radiohead serait aussi invité, car je pense qu’il est intelligent, aurait des choses intéressantes à dire. John Frusciante, le guitariste des Red hot serait aussi de bonne compagnie. Il doit avoir beaucoup à raconter et cela m’inspirerais aussi avant de terminer le repas en bon boeuf. Alain Souchon aussi serait un bel invité. Il a une belle carrière, sans doutes de nombreuses anecdotes et de conseils aussi. Jean-Louis Aubert aussi. Très bon artiste avec qui on s’éclaterait à tables.

Z : Tu inviterais donc les ex membres de Blue Box, vous vous côtoyer encore donc…

Romann : Bien entendu, on est avant tout de très bons potes d’enfance avant d’être un ex groupe de musique. D’ailleurs Sylvain que vous connaissez sous le nom Mokado est un ex membre du groupe avec qui j’ai bossé sur mon EP. on est avant tout des amis habités par la même passion.

Z : Te voir te lancer en solo ne leur donne pas envie de se lancer… De te rejoindre.

Romann : On en a discuté vaguement et si on ne ferme pas la porte à l’idée de faire un truc ensemble, ce n’est pas vraiment dans les projets, car chacun à sa vie aussi, d’autres aspirations également. Et quand on regarde Sylvain qui au départ n’était pas spécialement celui qui ressortait du groupe, il s’est avéré être un excellent créateur et aujourd’hui c’est avec lui que je travaille le plus. Mais qu’importe le projet, ce serait génial. Je ne suis pas certain qu’un gros projet se fera, mais juste le plaisir de se retrouver pour des boeufs est déjà sympa.

Z : Concernant « L’instant T », est-ce que pour toit tout est prévu à un moment précis dans la vie ou as tu une appréhension du temps différente… ?

Romann : Cette chanson n’est pas vraiment une ode au temps, mais plus un recueil de souvenirs. Un recueil de ces Instants T qui marquent, de ces moments avec les gens que l’on aime. Ces Instants T que l’on vit régulièrement… Après je ne suis pas du style à chercher à recréer en permanence ce que j’ai déjà vécu, ces instants passés, ces bons moments qui finalement parfois se reproduisent d’eux-même. Si l’on prend l’exemple d’une bonne blague entre pote, je ne vais pas chercher à la revivre en boucle, mais si ce moment drôle se reproduit de lui même, je vais prendre du plaisir… A nouveau ! Après je comprend que ma musique inspire la nostalgie de par son style.

Z : A l’écoute de ton Ep, en effet on a ce sentiment que tu es pourtant nostalgique et que tu cherches un peu à te raccrocher à tes souvenirs, ton passé et ainsi de suite…

Romann : Après le but ici était en effet de parler de moi, de mon passé pour me présenter, mais en même temps je sais que je ne revivrais plus ces moments et ce n’est pas important, car il y aura de nouveaux bons moments, de nouveaux souvenirs qui vont naturellement se créer et c’est d’autant plus agréable et excitant.

Z : En profondeur a un côté Apaisant, d’isolation… Un sorte de bien être qui s’en dégage. Que peux tu nous dire concernant ce titre ?

Romann : Cela me fait plaisir si une sensation de bien être s’en dégage donc merci. J’avais envie avec ce morceau de parler de la plongée que je pratique depuis peu, mais que j’adore vraiment. Quand tu plonges, tu as cette sensation de « plonger » dans un autre monde, d’être dans une bulle.. je voulais que la musique de ce titre reproduise ceci. Quand on plonge assez profondément et tous les plongeurs t’en parleront, il y a un effet narcotique qui peut être aussi bien apaisant qu’angoissant… Avec En profondeur je tenais à ce que l’on expérimente un peu ceci. Il n’y a que sur la fin où le titre prend en énergie, comme quand on remonte, sort de l’eau dans un élan etc.

Z : Pour crée justement un morceau aussi travaillé… Cela te prends environs combien de temps entre l’idée, a conception et la sortie ?

Romann : Cela dépend des morceaux, mais cela peut parfois être assez rapide. Dans le cas précis de « En profondeur », j’avais la base en deux semaines en fait. Après on laisse un peu reposer, on y revient, on apporte une petite chose et ainsi de suite. Passe alors le travail de production qui est un peu plus long parfois, l’évolution du texte aussi a pris un peu de temps, mais je dirai que ce titre a été crée en un petit mois en réunissant toutes les phases de conceptions.

Z : Ton ep est donc bouclé, mais es tu un artiste à te poser des questions du type « A refaire, j’aurais eu du mettre cette chanson aussi, changer ça…  » ou finalement pas tant que ça.

Romann : Avec le recul, c’est un EP très sentimental, nostalgique et même si cela me définit assez bien, a aujourd’hui j’aimerais aussi parler d’autres sujets moins perso. Je suis quelqu’un qui s’intéresse énormément aux gens, à nos problèmes de sociétés, la politique etc et parler de ce genre de choses m’intéresse vraiment. En même temps c’est mon premier EP et ce n’est pas toujours simple d’associer ce que l’on a envie de dire avec une musique telle que la mienne… Faire de bons textes n’est pas aussi une chose évidente et on peut vite tomber dans des choses assez moyennes donc il faut travailler encore et encore. Ce que je fais pour ainsi pourquoi pas plus tard proposer des textes plus forts, des chansons engagées…

Z : Des lives de prévus ?

Romann : J’organise actuellement ma Release party et là aussi ce n’est pas quelque chose de simple quand tu gères par toi même.

Z : Les gens n’ont pas conscience parfois de comment se prépare ce genre d’Event… Peux tu nous en dire plus ?

Romann : Organiser des concerts demandent énormément de travail surtout quand tu es comme moi en auto production. Tu dois contacter les salles, trouver une bonne date, relancer les salles, préparer les morceaux pour qu’ils passent bien en live, encore relancer les salles…

Z : Pas évident donc…

Romann : Comme tu le dis, le public n’a pas toujours conscience du travail effectués derrière tout ceci. Certaines salles, faut aussi les louer et donc avancer l’argent, ce qui n’est pas toujours évident pour des artistes qui se lancent. D’autres salles par contre t’offrent le lieu ce qui peut aussi aider parfois. Chaque salle travaille différemment en fait et chacune a ses avantages et ses inconvénients. Il faut analyser tout ceci pour proposer parfois un set de 15 minutes…

Z : Tu publie le second titre de l’Ep un peu avant ce dernier, as tu prévu la suite ?

Romann : Non pas vraiment. l’idée était de sortir deux titres et puis l’Ep et voilà.

Z : Ce n’est pas simple de faire vivre un projet si tout est terminé avant sa sortie, si ?

Romann : A nouveau on parle d’auto production et faire une promo coûte beaucoup d’argent aussi. Après si le succès est là et la demande aussi, on verra bien, mais oui l’idée était deux singles, l’EP, une release party et la suite qui se dessinera d’elle-même… De plus sortie un single aujourd’hui quand l’EP est sorti n’a plus trop de sens puisque les gens peuvent piocher déjà chaque titre individuellement donc ce serait aussi gâcher de l’argent pour pas grand chose quand ce dernier peut être utilisé dans d’autres choses. Après cela m’aurais plu aussi de mettre en image « Dimanche à table »

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