Le prophète: rencontre avec Salma Hayek et Mika

C’est dans le cadre d’une petite rencontre triée sur le volet à la Fnac des Ternes que nous avons eu la chance de rencontrer la talentueuse actrice / productrice Salma Hayek venue parler de son film d’animation Le prophète.

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Autre personnalité présente, le chanteur Mika qui prête s avoir au personnage de Mustafa

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Voici le contenu de cette rencontre.

Selma, en quelques mots, qu’est-ce que le prophète ?

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C’est une expérience de liberté.

Je crois savoir que le prophète est aussi un lien très profond et personnel avec vos attaches, vos racines et votre identité. Voulez-vous nous parler du voyage entre ce livre, signé d’un de plus grands auteurs libanais à la création de ce film ?

Mon grand père était libanais et je me souviens avoir toujours vu ce recueil de poèmes sur sa table de chevet. Il est mort quand j’avais 6 ans et c’est vrai que j’ai toujours souhaité l’avoir à mes côtés, il m’a manqué, car je voulais apprendre qui il était et surtout quelle était sa vision de la vie. Puis un jour, quand j’avais 18 ans, des amis m’ont retrouvé ce livre. D’un coup mon passé a ressurgi et je me suis mise à le lire. C’était une façon de retrouver mon grand père et d’en apprendre plus sur lui mais surtout d’avoir cette sensation qu’il m’apprenait ce qu’est réellement la vie.

De votre côté Mika, comment êtes vous venu au personnage de Mustafa ?

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Selma m’a appelé pour m’en parler. On ne se connaissait pas. Selma est une femme très instinctive, directe et c’est ainsi qu’elle a trouvé le numéro de téléphone de ma mère et a laissé comme message vocal « Bonjour c’est Selma Hayek, je te cherche ». Elle m’a ensuite dit qu’elle avait un projet qui pourrait m’intéresser de par mes origines libanaises et m’a ensuite demandé si je pouvais venir… A Cannes ! Elle m’a alors expliqué le projet. Au départ j’étais complexé car je cherchais la manière idéale d’interpréter Mustafa et donner vie au personnage. Mais après réflexion, je me suis libéré de tout ça et j’ai arrêté de chercher « la voix » et me suis contenté d’interpréter le personnage, ce qui m’a totalement libéré de mes peurs. Il faut savoir que j’ai lu la première fois ce livre lorsque j’avais 14 ans et ce fut une grande déception, car j’ai découvert que toute la sagesse de mes parents…. venait en fait du livre et pas d’eux même. 

Est-ce que vous vous reconnaissez dans cet enfant de 8 ans ?

Mika: Oui, oui c’est sur mais en même temps il faut avoir gardé un coeur léger. Et garder ce coeur léger c’est possible quand on ose faire des choses qui nous font peur, quand on garde les yeux ouverts, mais cela ne veut pas dire que la tête ne doit pas être sérieuse. Il faut simplement être capable d’alléger son coeur et ne pas tout garder en soi sinon le coeur est lourd et on souffre.

Selma: Ce film nous permet de nous replonger dans le monde de l’enfance, de finalement vivre ce livre avec nos yeux et notre coeur d’enfant un peu comme on le fait lorsque l’on a 8 ans parce que on est pas moins profond mais en tout cas  nous sommes plus pure à cet âge là que plus tard dans la vie. Et c’est une de bonnes choses que ce livre et maintenant ce film parlent de choses importantes de la vie avec des mots simples. C’est aussi pour cela que j’ai fait appel à des animateurs du monde entier car je ne voulais pas d’une adaptation littérale mais là aussi permettre une vision poétique libre et personnelle propre à chacun. Les différents réalisateurs avaient carte blanche.  Et comme il fallait un artiste également libre; c’est naturellement que je suis venue vers Mika qui pour moi était la voix rêvée. Il me fallait une voix à la fois sage et pure que Mikra possède.  

Mika, vous qui avez l’habitude d’enregistrer des albums, était-ce différent de faire du doublage ?

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C’est un autre travail. Déjà je me suis retrouvé dans un studio qui était énorme avec un écran de type cinéma et un micro. Cette salle est vide, il n’y a rien, pas le moindre son et alors les images avec le texte arrivent à l’écran et là il faut incarner la voix des personnages devant soi mais dans un silence incroyable ! On se retrouve seul et il faut tout imaginer, la musique, les voix des autres acteurs, les bruits d’ambiances… Une fois enregistré, on me dit « Pause », on réécoute alors son travail mais avec cette fois toutes les voix et le son et on regarde si cela fonctionne. C’est assez étrange comme expérience.

Selma, vous avez à la fois enregistré en français et en anglais donc une double dose de travail pour vous alors qu’au départ vous n’étiez pas prévue pour le rôle ce qui est amusant car elle vous ressemble vraiment.

En premier j’ai joué avec ma fille que l’on testait pour la voix de la petite fille ainsi en français et tout le monde me disait « Mais c’est magnifique c’est super… » et au final c’est moi qui me retrouve à faire la voix ce qui est super mais triste en même temps  quand je pense à ma fille.

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