La Première Marche – Critique

8.2

Réalisation

7.5/10

Scénario

9.0/10

Casting

8.0/10

Les pour

  • Engagé
  • Éducatif

Twitter : #LaPremièreMarche @OutplayFilms

Réalisateur : Hakim Atoui, Baptiste Etchegaray

Durée : 1H11

Date de sortie : 14 octobre 2020

Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray livre ici un film documentaire sur « La Première Marche » organisée à St Denis par quatre étudiants. Une marche avec des revendications politiques, placées dans un lieu choisi avec soin puisque LGBTQ+ et banlieue ont rarement été réunis.

Nous suivons donc ces étudiants, qui vont se battre pour les droits des LGBTQ+, dans cette organisation d’une Marche des fiertés qui a eu lieu en 2019. Pas de langue de bois dans ce film, tout est abordé, des noms sont cités, des critiques apportées : on pense notamment à l’explication de « l’homonationalisme« , mais aussi du « pinkwashing » : des termes qui sont de plus en plus utilisés. Ils vont aussi aborder la relation entre l’Islam et les LGBTQ+, des figures politiques comme Marine LePen et François Philippot

C’est un film documentaire aussi important qu’essentiel, surtout en cette année où la Pride est annulée, mais la Manif Pour Tous reste maintenue. L’engagement doit continuer et doit s’étendre et c’est en cela qu’aborder de tels sujets dans une ville comme St Denis semble cohérent, mais surtout nécessaire. Il met, non pas en scène, mais en image des jeunes passionnés et concernés par le sujet qu’ils traitent, avec bienveillance et volonté d’instruire.

Il n’y pas simplement un combat mené, mais aussi des recherches, des faits, des chiffres qui viennent justifier la présence d’une telle marche aujourd’hui dans un tel lieu. Un lieu décrit comme « dangereux » ou « n’aimant pas la différence » d’après des citoyens interviewés ici. Il y a une rencontre de classes différentes, des idéologies bien ancrées, mais une volonté de briser ces codes. C’est un film inspirant, engagé et à visé éducative, qui aurait sa place dans les universités, les écoles ou dans n’importe quel lieu où il serait possible de le visionner.

Nous sommes loin d’un film romancé, c’est la réalité actuelle pour beaucoup de personnes. Toutefois, il n’y a pas une vision purement négative du projet, au contraire. Les jeunes sont positifs, croient en cette marche et surtout en St-Denis, ils veulent s’émanciper des aprioris et faire découvrir une autre facette, qui n’est pas utopique, mais bien réelle.

C’est un documentaire qui permet de donner de la voix à des minorités silencieuses qui ont le pouvoir d’être bruyantes. L’homophobie est présente à Saint-Denis, comme elle est présente à Paris, ce que souhaitent nous montrer les réalisateurs c’est la possibilité de créer un endroit « safe » pour les LGBTQ+ et en ce point c’est une réussite. Il est aussi intéressant de comprendre le chemin qu’il a fallu à chacun pour souhaiter mener ce projet, la construction de leur activisme.

Une scène est particulièrement forte, c’est lorsqu’ils distribuent des flyers pour promouvoir la Pride et que deux jeunes s’arrêtent sans savoir pourquoi et l’un d’eux révèle son homophobie. Il faut un certain courage pour aller au bout de ses idées, mais il en faut encore plus pour faire face à ceux qui sont contre ce pourquoi on se bat.

Soyez fièr.e.s dès aujourd’hui au cinéma avec La Première Marche !

Soyez le premier à commenter

Laissez nous un commentaire