La passagère : Rencontre avec Cécile de France et ‎Félix Lefebvre

C’est au festival du film de Sarlat et ensuite à Paris que nous avons eu la chance, par deux fois, de rencontrer Cécile de France et ‎Félix Lefebvre afin d’échanger autour de leur nouveau film « La passagère » réalisé par Héloïse Pelloquet.

La partie vidéo a été captée au Festival du film de Sarlat et la partie écrite, à Paris.

https://youtu.be/Z4_wqEoTWf4

Z : Vous avez incarné de nombreux personnages différents au fil des ans. y-a-t-il encore un personnage qui vous donne envie, vous fait rêver et que vous aimeriez interpréter?

Cécile : Honnêtement, je ne sais pas. Je suis comblée. J’ai l’impression que la transition s’achève. je pense avoir trouvé mon compte d’une certaine manière. Je préfère être dans le présent et ne pas m’imaginer des rôles qui arriveraient ou justement n’arriveraient pas. je laisse venir pour ne pas être déçue aussi. Là, par exemple, pour mon prochain film, je vais jouer une maman et ce sera nouveau pour moi donc je suis impatiente. Après, oui, j’ai des rêves de petite fille, jouer les vikings, une méchante, mais je ne sais pas si je préfère que cela reste du domaine du rêve… 

Félix : Je ne vois pas l’avenir à moins de six mois. Je suis aussi quelqu’un dans le présent. J’ai des rêves et des désirs forcément, mais ce n’est pas des choses indispensables. Je sais aussi que ce qui est beau avec le cinéma, c’est que les rôles arrivent et on ne s’y attend jamais. Puis, parfois on joue un rôle et on se dit, jamais je n’avais pensé à celui-ci et finalement c’est un joli rêve, comme celui de Max pour ce film. Après j’aimerai aussi travailler avec des réalisateurs, des acteurs ou des actrices que j’admire . Et aussi, il y a quelques rôles que j’aimerais bien expérimenter mais le cinéma est si vaste que l’on verra si cela se fait ou non. Je suis comblé par le présent et par ce qui arrive déjà.

Z : Comment, quand un rôle comme Max arrive, on peut se dire « Il est pour moi, celui-là » ?

Félix : C’est avant tout, le désir de raconter une histoire. Ça passe par une lecture du scénario et si je suis touché par la manière dont cette histoire est racontée. Ça passe aussi par l’envie de jouer avec Cécile de France, ça passe par l’envie de travailler avec Héloïse Pelloquet, parce que j’ai pu voir ces courts métrages… J’ai été bluffé par la manière dont elle regarde ses acteurs et j’avais envie d’être sous l’œil de sa caméra. Et ça passe aussi par le fait que c’est un personnage que je n’ai jamais joué jusqu’ici à l’écran. Avec une personnalité très différente de la mienne. Faire découvrir une nouvelle facette de ce que je peux donner. Et tout ça réuni, ça m’excite.

Z : Cécile, La passagère est le premier film d’Héloïse Pelloquet, est-ce que avec votre expérience d’actrice vous donnez des conseils ou alors vous vous laisser aller à sa direction ?

cécile : Non, je ne donne aucun conseil. Quand on voit ses trois courts métrages, on n’a absolument aucune leçon à lui donner. Au contraire, je crois beaucoup en elle. Je pense que c’est un honneur d’être justement la première, parce que je pense qu’il va y en avoir beaucoup d’autres parla suite.

Z : Je suis un grand fan de haute tension et du cinéma de Aja. Après ce film, on vous a peu vue dans le cinéma de genre, est-ce un choix délibéré ?

Cécile : J’ai accepté Haute Tension car dans ce film de Aja, il y avait die la qualité là où dans les autres propositions, je ne retrouvais pas de cela. Le film état un tournage éprouvant mais l’histoire était si forte que c’était un plaisir.

Z : J’imagine que tourner Haute tension est plus éprouvant qu’être marin pêcheur dans « La passagère » ?

Cécile : Ah oui! Oui, oui. Mais on s’amusait beaucoup sur Haute Tension. Je passais beaucoup de temps avec les maquilleurs vu que cela demandait du temps. J’ai passé beaucoup de temps dans sa caravane à le regarder fabriquer tout manuellement, toutes ces petites cicatrices, la manière dont les corps sont fabriqués. Puis on tournait beaucoup de nuit aussi, donc une ambiance particulière aussi. Haute tension, C’est plein d’histoires. J’ai adoré. 

Z : Félix quand on vous annonce que vous allez faire la passagère avec Cécile de France, est-ce que vous vous jetez sur sa filmographie ou alors on y va presque vierge de toute info ?

Félix : Moi, j’ai tendance à ne pas trop vouloir regarder les films des acteurs avec qui je vais tourner. Je ne veux pas être influencé et quand je joue voir défiler devant moi tous les autres personnages, surtout si j’ai aimé ceux-ci qui plus est. Puis le plus interessant ici avec Cécile était de voir ce qu’elle avait à me proposer dans son nouveau personnage. Par contre, j’aime bien regarder le travail du réalisateur aussi pour voir la manière dont il a filmé ses acteurs, quel est son regard. Et j’ai vu que c’était très bon et bienveillant avec Heloise. Ça m’a rassuré sur le fait que j’allais être filmé avec beaucoup de tendresses et beaucoup de talents.

Z : Quand on a des scènes d’amour qui sont quand même très intimes dans ce film. Quelle est votre astuce pour entrer dans les personnages et ne plus voir Félix et Cécile.

Cécile : On est concentrés, impliqués, on veut réussir ces scènes pour Héloïse et que le rendu soit de qualité. Donc vous mettez votre ego de côté, et vous vous abandonner. C’est un challenge en fait. C’est comme un sportif, il faut se concentrer physiquement, être en lien direct avec son corps sur la chorégraphie. 

Z : Aux États-Unis, il y a une tendance qui est très forte actuellement, celle de recourir à des coachs d’intimité. Est ce que c’est quelque chose qui se fait dans le cinéma français et si c’est le cas avez-vous eu recours à ceci pour La passagère ?

Cécile : Non, il y en a pas eu, mais je sais qu’il y en a, que cela existe et essentiellement sur le marché international. Moi, personnellement, je n’en ai jamais rencontré. Cela peut être un peu déstabilisant parce que la France est vraiment reconnue pour être libre avec ça contrairement aux autres pays. Mais il y a eu quand même des débordements comme partout et donc c’est très, très bien quand on pense cela nécessaire. Mais sur La passagère, c’était vraiment comme être en famille donc on était en confiance et on n’a jamais jugé avoir besoin d’aide sur les scènes de sexe.

Z : On a beaucoup entendu que les gens allaient moins au cinéma, de vôtre côté avez-vous le temps d’y aller ?

Z : Je vais régulièrement au cinéma dès que j’ai une minute à moi. Il y a beaucoup de discussions autour du cinéma français, mais peut pour dire combien il est magnifique. Il y a une diversité extraordinaire par chez nous. Toutes les semaines, il y a au moins deux ou trois films très, très différents qui me donnent envie et donc j’espère et j’ai envie que les chiffres continuent à aller de mieux en mieux. En fait, ce qui m’attire le plus, c’est vraiment la diversité et la créativité. Il y a des tentatives parfois même si elles ne sont pas toute réussies, mais le cinéma française ose.. Je vais voir des films que je trouve hyper osés et c’est magnifique dans ce pays, qu’on laisse aussi des réalisateurs faire des propositions. Ça me parle beaucoup

Z : Et Cécile. 

Cécile : Moi j’habite à la campagne et j’ai pas toujours la chance d’avoir tous les films que j’aimerais voir avec la version originale. C’est plus facile quand on est à Paris.

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